Social et Économie 13min Publié le 13 février 2025 Cyprien Boganda
C’est un peu leur série Netflix à eux, un feuilleton rocambolesque dont ils suivent les rebondissements avec une gourmandise d’initié. Le petit monde des professionnels du « restructuring » (restructuration d’entreprise) est entré en ébullition depuis que Patrick Drahi, milliardaire des télécoms, a entamé un bras de fer avec ses créanciers pour renégocier une dette gargantuesque. À l’échelle mondiale, Altice (le nom de l’empire de Drahi) doit gérer une ardoise de 60 milliards d’euros, soit à peu de chose près le budget de l’Éducation nationale française.
Et, dans l’Hexagone, la dette d’Altice France s’élève à 24 milliards d’euros : c’est cette dernière qui fait en ce moment l’objet d’une restructuration, dont tous les experts s’accordent à dire qu’elle sort de l’ordinaire. « Cela fait vingt ans que je suis dans la partie, je n’ai jamais vu un niveau de dette pareil, assure un avocat parisien spécialisé en restructuring. C’est le syndrome du « too big to fail » : pendant des années, les banquiers ont prêté à Drahi, en partant du principe que s’ils arrêtaient de remettre au pot l’édifice s’écroulerait et qu’ils ne reverraient jamais la couleur de leur argent ! » Lire la suite.