Decathlon : révélations sur un champion de l’exploitation

Mardi 4 février 2025

Des vêtements innovants et bon marché : tels sont les ingrédients du succès de Decathlon. Mais des documents confidentiels obtenus par Disclose racontent une tout autre histoire sur le géant français du sport. Travail d’enfants, exploitation d’ouvriers ouïghours en Chine, liens avec la déforestation au Brésil… Enquête sur une multinationale prête à tout pour maximiser ses profits.

Enquête : Pierre Leibovici Rédaction en chef : Mathias Destal Illustration de Une : Eric Dellfos *Cash Investigation, diffusé jeudi 6 février à 21h05 sur France 2

La tente « 2 secondes ». Le sac à dos Quechua à 3 euros. Le masque intégral pour plonger à trois mètres de profondeur. Derrière ces produits iconiques, un nom qui rime avec innovation : Decathlon. La marque française a fait de son ingéniosité un emblème, vantant ses centres de conception au pied des Alpes, sur la côte Atlantique ou près de Lille. C’est là, dans le Nord, qu’elle a fait ses débuts en 1976, dans un petit entrepôt au bord d’une quatre-voies. Près de cinquante ans plus tard, elle a conquis les cœurs des consommateurices, s’affichant en tête des enseignes préférées des Françaises.

Cette performance ferait presque oublier que Decathlon est avant tout une machine à cash, qui ouvre un magasin tous les quatre jours dans le monde. Son chiffre d’affaires a doublé en dix ans, atteignant 15,6 milliards d’euros en 2023, pour 931 millions d’euros de bénéfice net. Une prouesse telle que l’entreprise, non cotée en bourse, a versé l’an dernier 1 milliard d’euros de dividendes à son actionnaire majoritaire, la famille Mulliez, également propriétaire de Leroy Merlin, Auchan, Kiabi ou Flunch. Un partage de valeur réalisé au détriment des salariées des magasins, dénoncent les syndicats de Decathlon, qui ont appelé à la grève en décembre 2024 ; fait rarissime dans l’histoire de l’enseigne. Lire la suite.

Revenir en haut