Par Guillaume de Calignon Publié le 1 févr. 2025 à 11:00

Ils aiment la liberté, mais d’abord économique. Ils détestent l’Etat, croient en la technologie comme solution à tous les problèmes de l’humanité et ont amassé des milliards de dollars dans la Silicon Valley. Ils s’appellent Elon Musk, Peter Thiel, David Sacks ou encore Marc Andreessen. Ils soutiennent ardemment Donald Trump et ont largement financé la campagne du nouveau président américain.

L’historien canadien Quinn Slobodian, de passage à Paris pour la promotion de son dernier ouvrage, « Le Capitalisme de l’apocalypse » (Seuil), consacré à cette idéologie qui infuse désormais une partie des élites américaines, explique aux « Echos » les ressorts de ces hommes désormais puissamment installés au sommet de l’Etat.

Virage autoritaire

[…] « Dans la conjoncture actuelle, les libertariens s’appuient sur l’extrême droite américaine, parce qu’ils ont peur des mouvements sociaux tels que Black Lives Matter, ils craignent les tendances des écologistes à combattre l’innovation pour lutter contre le changement climatique et les tentatives de redistribution pour réduire les inégalités.

[…] « Ce ne sont pas des néolibéraux », insiste Quinn Slobodian. « Ce sont des anarcho-capitalistes, qui veulent en finir avec les Etats. Peter Thiel et ses amis entendent construire un monde où les Etats auront été remplacés par des entreprises privées, de l’éducation à la santé en passant par le mode de paiement, basé sur le bitcoin. Et aujourd’hui, ils ont capturé l’Etat américain, poursuit-il. Ils prennent le contrôle de l’Etat fédéral pour le détruire de l’intérieur. » Lire la suite.