Agence France-Presse 26 mai 2025 à 02h52
Le chef de la nouvelle fondation humanitaire créée de toutes pièces et soutenue par les Etats-Unis pour distribuer de l’aide dans la bande de Gaza a démissionné « avec effet immédiat », a-t-il annoncé dimanche dans un communiqué.
Le directeur exécutif de la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), Jake Wood, a expliqué qu’il n’était pas possible selon lui de mettre en œuvre le plan de l’organisation pour aider Gaza « tout en respectant strictement les principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance ».
L’organisation, créée il y a quelques mois et dont le siège se situe à Genève, a annoncé le 14 mai vouloir distribuer près de 300 millions de repas pour une période initiale de 90 jours.
L’ONU et des ONG ont affirmé à plusieurs reprises qu’elles ne participeraient pas à la distribution d’aide par cette fondation, accusée de travailler avec Israël. L’ONU a estimé qu’elle ne respectait pas les principes « d’impartialité, de neutralité et d’indépendance ».
Une ONG, Trial International, a annoncé vendredi avoir demandé aux autorités suisses d’ouvrir des enquêtes administratives pour déterminer si GHF respectait le droit, notamment pour son recours prévu à des sociétés de sécurité pour transporter l’aide depuis les points de passage jusqu’à des sites de distribution.
« Il y a deux mois, j’ai été approché pour diriger GHF en raison de mon expérience dans le milieu humanitaire », a déclaré M. Wood dans son communiqué. « Comme beaucoup d’autres dans le monde, j’ai été horrifié et bouleversé par la crise de la faim à Gaza », a-t-il ajouté, disant s’être senti « obligé » d’apporter son aide. « Je suis fier du travail que j’ai supervisé », a-t-il encore écrit.
Rompant une trêve de deux mois, Israël a repris son offensive à la mi-mars sur la bande de Gaza, et a intensifié ses opérations militaires le 17 mai, dans le but affiché d’anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas, libérer les derniers otages restants et prendre le contrôle du territoire.
L’attaque des commandos du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles.
Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 57 restent retenues dans Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.
Plus de 53.939 Gazaouis, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles militaires israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.
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