Gaz russe : la France championne d’Europe des importations malgré la guerre

Vendredi 12 avril 2024

Avec plus de 600 millions d’euros versés au Kremlin pour ses approvisionnements en gaz depuis le début de l’année, la France est le premier importateur de l’Union européenne. Une position paradoxale alors qu’Emmanuel Macron cherche à adopter une ligne plus dure en faveur de Kiev.

Par Ulysse Legavre-Jérôme Publié le 12 avr. 2024 à 10:09

Deux ans après le début de la guerre en Ukraine, la France a réussi à se passer du pétrole russe mais pas encore de son gaz. Au cours des trois premiers mois de cette année, les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) russe vers l’Hexagone ont augmenté plus que vers tout autre pays de l’Union européenne (UE) par rapport à l’année dernière, selon le média « Politico », d’après les données du Center for Research on Energy and Clean Air (CREA) .

Au total, Paris a déjà payé plus de 600 millions d’euros au Kremlin pour ses approvisionnements en gaz depuis le début de l’année, selon le CREA. Un dilemme cornélien pour Bercy qui insiste sur le fait que ces achats de gaz sont nécessaires pour maintenir l’approvisionnement des ménages européens - le gaz naturel représente environ 18 % du mix énergétique français - et qu’il est juridiquement difficile d’échapper à l’accord de long terme avec la Russie.

« En achetant du gaz russe, on finance la guerre de Vladimir Poutine »

TotalEnergies a en effet signé un contrat d’approvisionnement lié au projet Yamal jusqu’en 2032 prévoyant l’achat de 4 millions de tonnes de GNL russe chaque année d’ici là. Des ventes parfaitement légales, que l’énergéticien entend poursuivre « aussi longtemps que les sanctions européennes le permettront », a affirmé le directeur exploration-production de la multinationale française, auditionné fin mars au Sénat. Lire la suite.

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