Affaire LSK : DSK « pas glorieux » face à la juge d’instruction
Empêtré dans l’affaire de la faillite de la société qu’il avait créée avec un homme d’affaires sulfureux, DSK plaide l’incompétence et l’inconséquence. Face à la juge, l’ancien patron du FMI a raconté qu’il ne savait rien de la société dont il était pourtant le président.
Cellule investigation de Radio Francefranceinfo Sylvain Tronchet Radio France
Mis à jour le 22/02/2020 | 10:17 publié le 22/02/2020 | 10:17
Le 23 octobre 2014, le suicide de Thierry Leyne à Tel Aviv fait éclater l’affaire “LSK”. La société avait été créée à peine un an plus tôt par l’homme d’affaires franco-israélien, associé à Dominique Strauss-Kahn alors à peine sorti de l’affaire du Sofitel de New York, mais pas encore de celle du Carlton de Lille. La faillite de LSK (Leyne Strauss-Kahn & partners) laisse un trou béant de 100 millions d’euros de dettes. La banque d’affaires et le fonds d’investissement annoncés n’ont jamais vu le jour.
Mais que savait DSK de la situation financière d’une société qui était en état de quasi-faillite au moment où il en devient le président ? La cellule investigation de Radio France a eu accès au contenu de son audition par la juge d’instruction le 3 juillet 2019, ainsi qu’à de nombreux documents qui apportent un éclairage sur son rôle dans cette affaire.
Placé sous le statut de témoin assisté à l’issue de son audition, l’ancien ministre de l’Économie affirme que son ex-associé lui avait caché la réalité comptable de son groupe. Pour autant, pouvait-il ignorer que Thierry Leyne gérait des fonds issus de la fraude fiscale et avait des clients parfois peu recommandables ? Dans ce dossier qui le menace toujours, cinq ans après le début de l’enquête, les oligarques russes côtoient les chefs de guerre sud-soudanais, les veuves richissimes et les escrocs usuriers. DSK affirme qu’il n’a rien vu. Lire la suite.