Par Timothée Boutry Le 6 juin 2024 à 18h12
C’était le socle de l’accusation. Il vient de gravement se fissurer. Ce jeudi 6 juin, la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) a rendu un arrêt qui pourrait ébranler une enquête ultrasensible : le dossier de corruption et trafic d’influence qui mine la principauté de Monaco. Depuis 2017, la justice monégasque enquête sur l’oligarque russe Dmitri Rybolovlev, propriétaire de l’AS Monaco, soupçonné d’avoir corrompu l’élite policière et judiciaire du Rocher.
La liste des personnalités inculpées (l’équivalent monégasque de la mise en examen) est impressionnante : outre l’homme d’affaires russe, on retrouve l’ex-directeur des services judiciaires l’équivalent du ministre de la Justice — Philippe Narmino, l’ancien procureur général Jean-Pierre Dreno, ainsi que plusieurs policiers de haut rang, dont l’ancien directeur de la PJ Philippe Haget. En tout, neuf personnes ont été inculpées dans cette enquête clôturée en décembre dernier. La décision CEDH, qui vient de sanctionner les méthodes du juge d’instruction en considérant qu’il avait outrepassé ses prérogatives, pourrait remettre en cause l’architecture même de la procédure. Lire la suite.