« Russian Secrets » : comment la Russie a bâti un réseau d’espionnage dans l’Arctique avec des équipements européens

Jeudi 23 octobre 2025

Enquête Grâce à des sociétés-écrans, Moscou a acquis des technologies occidentales de pointe qui ont alimenté un réseau sous-marin secret visant à protéger ses armes nucléaires. L’affaire interroge la capacité de l’Europe à empêcher l’exportation de technologies sensibles vers la Russie.

Par Jérémie Baruch et Anne Michel Publié aujourd’hui à 06h01, modifié à 08h16

Temps de Lecture 8 min.

Des produits occidentaux de haute technologie qui aident la Russie à protéger son arsenal nucléaire dans l’Arctique : l’information paraît impensable, dans le contexte de guerre en Ukraine et de renforcement de la menace militaire russe contre l’Europe. Et pourtant.

L’enquête « Russian Secrets », à laquelle a participé Le Monde, révèle comment, dans les profondeurs de la mer de Barents, en bordure de l’océan Arctique, Moscou a déployé un réseau sous-marin secret composé de milliers de kilomètres de câbles, de capteurs et de sonars destinés à protéger ses sites nucléaires. Ce système d’écoute et d’espionnage, conçu pour détecter les sous-marins de l’OTAN, s’appuie sur des matériels de pointe provenant d’Europe, des Etats-Unis et du Japon, acquis à travers un réseau opaque de sociétés-écrans.

Notre enquête collaborative, coordonnée par la chaîne de télévision allemande NDR, livre des détails inédits sur ce projet militaire secret, dénommé « Harmonie » (Гармония). En croisant des documents judiciaires allemands, des fuites de documents financiers, des recherches en sources ouvertes ainsi que des entretiens avec des experts militaires et scientifiques, Le Monde et ses neuf partenaires ont pu décortiquer la façon dont la Russie a mis sur pied ce réseau stratégique de surveillance Lire la suite.

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