Par Mathilde Boussion Publié aujourd’hui à 17h09, modifié à 17h14
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Cinq balles tirées dans la tête à bout portant. Un calibre 22 muni d’un silencieux. Et une mare de sang qui macule le palier du quatrième étage d’un immeuble parisien. Ce matin du 29 mars 1988, une femme vient de s’effondrer au 28 de la rue des Petites-Ecuries. Dulcie September, 52 ans, était la représentante du Congrès national africain (ANC) à Paris, le visage de la lutte anti-apartheid. Elle avait engagé la clé dans la serrure de la porte de son bureau quand les tueurs l’ont surprise. Du travail de pro.
Trente-sept ans plus tard, l’assassinat reste un mystère. Mardi 10 juin, la justice a débouté la famille de la militante, en appel, d’une plainte contre l’Etat pour « déni de justice » et « fautes lourdes ». « L’impunité semble avoir gain de cause », a commenté l’avocat de la famille de Dulcie September, Yves Laurin, qui dénonce une « enquête bâclée » après la mort de la militante. En 2019 déjà, la famille avait tenté de faire rouvrir le dossier en déposant une plainte pour « crime d’apartheid », imprescriptible. Sans succès. Lire la suite.