Monde Publié le 12 juin 2024 Mis à jour le 12 juin 2024 à 13:14
Rosa Moussaoui
Qui a tué Dulcie September ? Quels étaient les mobiles de cet assassinat politique survenu en plein Paris le 29 mars 1988, portant la marque des services sud-africains ? Quelle fut l’ampleur des complicités, voire des implications françaises ? Au terme de l’enquête bâclée sur l’assassinat de la représentante en France de l’ANC- le mouvement de libération luttant contre le régime d’apartheid – l’instruction judiciaire s’était soldée, en 1992, par un non-lieu.
Sa famille, ses proches, n’ont pourtant pas renoncé à exiger justice et vérité. Après le refus en 2019 de rouvrir de nouvelles investigations, suite à la plainte déposée pour « crime d’apartheid », un crime imprescriptible, une nouvelle procédure était engagée en 2021 contre l’État français, accusé de « faute lourde » et de « déni de justice ». Requête écartée en première instance mais finalement jugée recevable le 21 novembre 2023, au terme de l’appel formé par l’avocat de la famille, Me Yves Laurin.
Celui-ci multiplie, depuis lors, les démarches pour exiger l’ouverture des archives classifiées qui pourraient permettre la manifestation de la vérité dans cette affaire. Il demandait, aussi, la restitution des effets personnels de Dulcie September saisis en 1988 par les enquêteurs au cours des perquisitions à son domicile et au bureau de l’ANC, rue des Petites-Écuries, aux portes duquel l’assassinat a eu lieu. Lire la suite.