A Monaco, fonds spéciaux et missions discrètes dans l’ombre du souverain

Mardi 23 janvier 2024

Enquête« Monaco, les cahiers secrets » (2/4). Les notes de Claude Palmero, l’ancien administrateur de biens du prince Albert, montrent à quel point il avait fini par être bien plus qu’un simple comptable. Avant de tomber en disgrâce, en juin 2023, il était devenu l’indispensable conseiller de l’ombre du souverain, chargé des budgets occultes mais aussi de dossiers sensibles, voire d’une forme d’espionnage.

Par Gérard Davet (Monaco, envoyé spécial) et Fabrice Lhomme (Monaco, envoyé spécial) Publié aujourd’hui à 16h53

Un homme de confiance, ça obéit et ça se tait. C’est même à cela qu’on le reconnaît. Mais il est une règle d’airain : ne jamais le répudier, encore moins salir son honneur, car il devient alors une grenade dégoupillée. Claude Palmero est exactement cela aujourd’hui : un expert-comptable devenu le dépositaire exclusif de secrets embarrassants pour la famille princière monégasque, qui l’accuse en retour de supposées malversations financières…

Mais M. Palmero, administrateur des biens d’Albert II, de son épouse et de ses deux sœurs, de 2005 à 2023, a tout consigné dans cinq précieux cahiers, auxquels Le Monde a eu accès : les acrobaties budgétaires, mais aussi l’utilisation, aux frontières de la légalité, de fonds occultes. Deux décennies durant, le bras droit de Son Altesse sérénissime (SAS) fut l’intermédiaire incontournable pour qui voulait l’approcher. Il gérait ses nombreux avoirs, souvent logés discrètement en Suisse via des sociétés panaméennes, a créé des véhicules financiers, donné son avis sur de multiples projets en cours… Sans oublier bien des « missions » secrètes. Lire la suite.

Revenir en haut