Publié le 18 nov. 2023 à 13:35
Le propos. De cet archipel peu enviable, éparpillé au sein de la vaste Chine, aussi hétéroclite qu’effrayant, on ignore tout ou presque, si ce n’est par les récits des rares survivants à en être revenus. Cet archipel, c’est celui des camps de travail chinois, les « laogais », ces vastes espaces souvent ruraux où s’entassent des milliers de prisonniers, main-d’œuvre gratuite pour des travaux d’usine ou des tâches agricoles. Ces laogais furent les principaux instruments de la répression terrible menée par le pouvoir central sur la province du Xinjiang, où vivent des millions d’Ouïghours, minorité ethnique musulmane à qui Pékin veut interdire la pratique du culte.
L’intérêt. L’auteur de cette étude détaillée du système carcéral chinois, chercheur au Centre d’études et de recherches internationales à Sciences Po, a longtemps parcouru la Chine en tentant d’approcher ces prisons calquées sur le modèle soviétique du goulag. On apprend que la population de l’archipel a beaucoup évolué depuis sa création par Mao. Lire la suite.