Gaza : BNP Paribas attaquée en justice pour « manquement » au devoir de vigilance

Vendredi 27 juin 2025

Une association de juristes a annoncé vendredi avoir assigné BNP Paribas en justice pour « manquement à son devoir de vigilance », reprochant au groupe bancaire d’avoir omis de mentionner des activités soutenant Israël, notamment dans le cadre de son offensive militaire à Gaza, ce que la banque réfute.

Agence France-Presse 27 juin 2025 à 16h30

Une association de juristes a annoncé vendredi avoir assigné BNP Paribas en justice pour « manquement à son devoir de vigilance », reprochant au groupe bancaire d’avoir omis de mentionner des activités soutenant Israël, notamment dans le cadre de son offensive militaire à Gaza, ce que la banque réfute.

La loi impose aux grandes entreprises françaises de publier un plan de vigilance permettant de prévenir notamment les risques environnementaux et atteintes aux droits humains liés à leurs activités.

« Or, loin de respecter ces obligations, BNP Paribas, dans son plan de vigilance 2024, n’a pas daigné mentionner l’existence même de ses activités au soutien de l’Etat d’Israël ou d’entreprises armant l’Etat d’Israël », a estimé l’association Juristes pour le respect du droit international (Jurdi) dans un communiqué.

« En effet, la garantie apportée par BNP Paribas pour le bon achèvement d’une opération de souscription de 8 milliards de dollars d’obligations au bénéfice du gouvernement israélien n’y figure pas Pas plus son soutien à la société Elbit Systems, pourtant principal fournisseur d’armes à l’Etat d’Israël », a-t-elle précisé.

« BNP Paribas n’est en aucune manière impliqué dans les terribles conflits au Moyen-Orient et réfute toute action qui tenterait d’établir un lien entre ses activités et la situation dramatique dans cette région », a précisé la première banque française dans un commentaire transmis à l’AFP.

L’association Jurdi, qui rassemble des avocats et des magistrats, affirme avoir mis en demeure en décembre 2024 BNP Paribas de modifier son plan de vigilance, ce que le groupe bancaire a selon elle refusé de faire en mars. Elle a donc décidé de l’assigner devant le tribunal judiciaire de Paris.

BNP Paribas, qui assure « se conforme® pleinement à la loi sur le devoir de vigilance », dit avoir communiqué « une réponse écrite en ce sens » à Jurdi et déplore que l’association ait « fait le choix de la voie contentieuse plutôt que de celle d’un dialogue constructif ».

Selon le vice-président de Jurdi, Ghislain Poissonnier, cité dans le communiqué, « BNP Paribas doit actualiser son plan de vigilance pour se conformer à la loi française sur le devoir de vigilance en intégrant dans son plan les risques d’atteintes graves aux droits humains liés à ses activités dans le contexte du conflit israélo-palestinien et les mesures de prévention engagées pour les limiter ».

« Ces activités sont en effet susceptibles d’être à l’origine de violation des droits humains de la population palestinienne, que ce soit dans la bande de Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est », a-t-il ajouté.

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Agence France-Presse

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