Par Olivier Tosseri Publié le 16 avr. 2024 à 16:52Mis à jour le 16 avr. 2024 à 17:03
[….] Guerre ouverte contre l’optimisation fiscale
Au début du mois d’avril, dans le cadre d’une enquête distincte sur l’exploitation de travailleurs, une société du groupe de mode Armani a été placée sous séquestre par le tribunal de Milan. En 2019 la justice italienne avait aussi visé Kering accusé d’avoir facturé entre 2011 et 2017 pour le compte de LGI, sa plateforme logistique située en Suisse, des activités réalisées en Italie pour sa marque Gucci afin de bénéficier d’une fiscalité plus favorable. Un accord conclu avec le fisc italien avait conduit le géant français du luxe à payer un « montant d’impôts supplémentaire » de 1,25 milliard d’euros, pénalités et intérêts compris. En 2022 un nouvel accord a été trouvé portant cette fois sur un montant de 186,7 millions d’euros pour régler un litige concernant sa marque Bottega Veneta.
L’ONG Tax Justice Network estime que le phénomène de l’optimisation fiscale prive chaque année l’Italie de 10 milliards d’euros. La lutte contre les mauvais payeurs s’est considérablement durcie ces dernières années. En 2015, Apple faisait un chèque de 318 millions d’euros au fisc italien, pour solde de tout compte, après une enquête pour fraude fiscale ouverte deux ans plus tôt. En 2017 c’était au tour d’Amazon de régulariser sa situation en versant 100 millions d’euros pour solde de tout compte.
Au cours des cinq dernières années, le fisc italien est parvenu à récupérer plus de 3,5 milliards d’euros auprès d’une vingtaine de multinationales qui opèrent dans les secteurs de la mode, de l’énergie ou encore du commerce en ligne. Lire la suite.