Affaire Olof Palme : rouvrir l’enquête avec Stieg Larsson, l’auteur de « Millénium »

Mercredi 30 janvier 2019

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Affaire Olof Palme : rouvrir l’enquête avec Stieg Larsson, l’auteur de « Millénium »

Avec « La Folle Enquête de Stieg Larsson », le journaliste Jan Stocklassa reprend le travail du défunt auteur de « Millénium » sur l’assassinat du premier ministre suédois, en 1986 – jamais élucidé. Résultat : une investigation qui se lit comme un thriller.

Par Macha Séry Publié aujourd’hui à 16h00, mis à jour à 16h02

La Folle Enquête de Stieg Larsson (Stieg Larssons arkiv. nyckeln till Palmemordet), de Jan Stocklassa, traduit du suédois par Julien Lapeyre de Cabanes, Flammarion, 448 p., 22 € (en librairie le 6 février).

Comme beaucoup de Suédois, Stieg Larsson (1954-2004) a fondu en larmes lorsqu’il a appris, au matin du 1er mars 1986, l’assassinat, la veille, du premier ministre Olof Palme. Passé le choc, le futur auteur de Millénium est allé travailler dans l’agence de presse de Stockholm qui l’employait, à l’époque, comme infographiste et spécialiste de l’extrême droite. En chemin, il a longé le trottoir où le leader des sociaux-démocrates avait été abattu, là où serait, plus tard, vissée une plaque commémorative.

Le lendemain, il dessinait une carte décrivant la fuite du tueur, d’après les premiers témoignages recueillis par la police. Trois semaines plus tard, il adressait un long mémorandum au rédacteur en chef de Searchlight, un magazine d’investigation antiraciste – modèle du futur mensuel Expo que Stieg Larsson fonderait en 1995.

Une affaire qui passionnait Larsson

En sept pages qui récapitulent les faits, l’état des connaissances à cette date, et synthétisent ses propres hypothèses, le journaliste y soulignait – déjà – la singularité de cette affaire « incroyable par la magnitude du séisme politique qu’elle a déclenché : c’est la première fois dans l’histoire, je crois, qu’un chef d’Etat est assassiné sans qu’on ait la moindre idée de l’identité de son assassin ». Une histoire qui passionnait Stieg Larsson, féru de littérature policière : « Parfois elle avance au rythme effréné d’un roman de Robert Lud­lum. D’autres jours, elle ressemble plus à un crime d’Agatha Christie, pour se transformer ensuite en polar d’Ed McBain assaisonné de comédie à la Donald Westlake. La position de la victime, l’incidence politique, le meurtrier au visage invisible, les spéculations, les pistes qui ne mènent nulle part, les rumeurs, et les tarés, et les types qui-savaient-tout-depuis-le-début, les coups de fil, les témoignages anonymes, ceux qui t’émeuvent, et cette impression que tout va s’effondrer d’un instant à l’autre – tout ça pour ne mener à rien qu’à encore plus de confusion. » Lire la suite.

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