Transferts suspects à Marseille de 1997 à 1999 : début du procès en appel

Lundi 18 juin 2007 — Dernier ajout mardi 15 janvier 2008

lundi 18 juin 2007, 10h07

Transferts suspects à Marseille de 1997 à 1999 : début du procès en appel

AIX-EN-PROVENCE (AFP) - Le procès en appel des acteurs impliqués dans les transferts suspects à l’Olympique de Marseille de 1997 à 1999, parmi lesquels l’actionnaire du club Robert Louis-Dreyfus et l’ancien entraîneur Rolland Courbis, a débuté lundi matin.

Dix prévenus, pour la plupart lourdement condamnés en 1re instance en juin 2006, se sont retrouvés devant la 5e chambre de la cour d’appel d’Aix-en-Provence. Ils devraient être jugés toute la semaine.

Louis-Dreyfus et Courbis étaient présents à l’audience. Le premier avait été condamné en 1re instance à trois ans d’emprisonnement avec sursis et 375.000 euros d’amende pour abus de biens sociaux, le second, actuel entraîneur de Montpellier (L2) à trois ans et demi de prison ferme, 375.000 euros d’amende et interdiction d’exercer durant cinq ans dans le football, pour notamment complicité et recel d’abus de biens sociaux.

Trois semaines durant en mars 2006, les pratiques douteuses de l’OM en matière de transferts avaient été décortiquées, sur fond de dysfonctionnements récurrents au sein de la direction du club : recours régulier à des sociétés off-shore, intermédiaires illégitimes ou non agréés, montages financiers opaques voire improbables…

La ligne de défense de « RLD » avait été aussi sérieusement ébranlée. Dans une déclaration les larmes aux yeux, il avait expliqué avoir découvert à l’audience « une fraude généralisée » qui lui aurait été « dissimulée ». Mais Roussier, notamment, n’a eu de cesse de dénoncer sa responsabilité dans la gestion des transferts.

Prêt à entendre qu’il avait commis des erreurs, « RLD », qui a changé d’avocats, vit aujourd’hui encore comme un cauchemar d’être soupçonné d’avoir « pris à son compte le système frauduleux », selon les termes du procureur Marc Cimamonti. Même si le tribunal l’avait relaxé d’avoir sciemment avalisé le versement de commissions occultes à Courbis.

Il retiendra de nouveau l’attention médiatique, lors des débats prévus toute la semaine.

Le maintien de son engagement dans un club qui va redécouvrir la Ligue des champions pourrait en effet dépendre du jugement, même si rien n’est acquis. Seule certitude : sa condamnation a nettement contribué à alimenter sa volonté de vendre l’OM, ce qui l’a conduit à négocier avec le Canadien Jack Kachkar cet hiver. « RLD » veut croire que son refus de céder finalement les rênes à cet homme d’affaires jugé peu crédible servira sa cause en appel, montrant son sens des responsabilités pour ce club.

Le fait que l’OM ait décidé d’abandonner en appel sa position ambiguë de partie civile pourrait aussi rendre plus lisible sa défense, tout en apaisant les débats.

L’autre enjeu principal du procès concerne Rolland Courbis. « J’ai conscience que je joue mon avenir professionnel, psychologique et familial. Ce sont les cinq jours les plus importants de ma vie, que j’aborde avec autant d’espoir que d’inquiétude », affirme l’actuel coach de Montpellier.

Ses nouveaux avocats ont pris soin d’ailleurs d’informer la cour qu’il s’engageait pour une saison supplémentaire avec le club héraultais, dont le président Louis Nicollin qui l’a embauché « en connaissance de cause » assistera à l’audience.

Avec les agents Gilbert Sau et Licio D’Onofrio, Courbis, qui dit « avoir envie et besoin de travailler », est le seul à être sous le coup de la prison ferme. Il espère que, s’il devait de nouveau connaître ce sort, il pourra au moins terminer sa mission à Montpellier.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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Pour plus de précisions sur ces dossiers veuillez vous reporter aux rubriques suivantes :

1) l’interview de Denis Robert : le football est devenu une formidable machine à blanchir de l’argent ;

2) L’ouvrage de Denis Robert : « le milieu de terrain ».

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