Opération LVMH : la cybersurveillance au service des grandes marques

Jeudi 8 décembre 2022

Opération LVMH : la cybersurveillance au service des grandes marques

L’explosion des données disponibles en ligne offre aux entreprises un accès sans précédent aux informations personnelles de leurs critiques comme de leurs employés.

By Elisa Braun and Jules Darmanin December 7, 2022 4:04 am CET

Cet article fait partie d’une enquête en plusieurs volets sur Altrnativ et le business de la cybersurveillance.

PARIS — Printemps 2021 : alors que LVMH prépare l’assemblée générale de ses actionnaires, le groupe de luxe français est pris pour cible.

L’ONG de gauche ATTAC a lancé sa campagne #ProfiteursdeCrise, dénonçant les patrons et hommes d’affaires qui ont, selon elle, profité de la crise du COVID pour s’enrichir. Parmi eux : le milliardaire Bernard Arnault, PDG de LVMH et deuxième personne la plus riche au monde.

L’occasion idéale pour Altrnativ, une société de cybersurveillance fondée par l’entrepreneur français Eric Leandri, de montrer ses capacités en matière de renseignement en source ouverte. Aussi connue sous le nom d’enquête OSINT (Open Source Intelligence), cette pratique consiste généralement à compiler et à analyser des informations publiquement accessibles en ligne, notamment sur les réseaux sociaux.

Eric Leandri s’est d’abord fait connaître en France comme un défenseur de la protection de la vie privée en ligne en tant que cofondateur du moteur de recherche Qwant, un temps surnommé le « Google français ».

Sa nouvelle société, Altrnativ, se consacre à un tout autre type d’activité : elle enquête sur les critiques, les concurrents et les employés de certaines des plus grandes marques françaises.

Avec un partenaire, Altrnativ a surveillé les activités sur les réseaux sociaux d’ATTAC et de certains de ses sympathisants, plaçant « plusieurs militants », dont l’eurodéputée LFI Manon Aubry, « sous surveillance », selon les termes d’un rapport faisant partie d’un ensemble important de documents internes à Altrnativ consultés par POLITICO. ATTAC avait accusé LVMH de payer de généreux dividendes à ses actionnaires alors même que l’entreprise bénéficiait des mesures de soutien publiques liées à la pandémie. Lire la suite.

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