Collision d’Ouessant : la France dessaisie du dossier ?

Dimanche 19 août 2007 — Dernier ajout vendredi 27 mars 2009

Collision d’Ouessant : la France dessaisie du dossier ?

C. M. (lefigaro.fr) avec AP et AFP.

Publié le 19 août 2007 Actualisé le 19 août 2007 : 14h45

illustration : Reproduction d’une photo non datée prise à Plouescat du caseyeur « Sokalique » qui a sombré au large d’Ouessant le vendredi 17 aoüt 2007. Le Duff/AFP.

Le capitaine du cargo vraisemblablement à l’origine de la collision ayant entraîné la mort d’un marin-pêcheur vendredi, pourrait ne jamais être jugé. Entendu par les gendarmes, il a démenti le délit de fuite et plaidé l’accident.

L’étau se resserre autour de l’« Ocean Jasper ». Des traces de peinture suspectes ont été relevées par les gendarmes sur la coque du cargo soupçonné d’avoir heurté le chalutier breton « Sokalique » au large de l’île d’Ouessant, vendredi. La collision à l’origine du naufrage du bateau de pêche aurait en outre été consignée dans le journal de bord du cargo par un membre de l’équipage qui se trouvait sur la passerelle au moment du choc. Le commandant du « Sokalique », Bernard Jobard, est mort dans l’accident.

Mais si tout semble l’accuser, le commandant azerbaïdjanais de l’« Ocean Jasper » pourrait échapper à un procès pour homicide. La décision appartient en effet aux îles Kiribati, pavillon du navire. Les autorités françaises ont pris contact par voie diplomatique avec le petit Etat du Pacifique pour permettre un abandon des poursuites au profit de la justice française.

Lors de son audition par les gendarmes, le commandant du cargo a plaidé la version d’« un choc purement accidentel ».

« Délit de fuite »

L’enquête devra encore déterminer les circonstances du drame. « A priori, il y aurait peut être un refus de priorité de la part de l’Ocean Jasper », a indiqué le procureur de la République de Morlaix, Laurent Fichot, ajoutant que « le comportement du caboteur après le choc semble faire pencher vers le délit de fuite ». Délit de fuite que la commandant du cargo a démenti lors de son audition.

Après de longues négociations, le cargo, qui se trouvait dans les eaux internationales, avait fini par accepter de se rendre à Brest dans la nuit de vendredi à samedi. Le vraquier, qui transportait de l’acier de Saint-Pétersbourg à Istanbul, est immobilisé à la base militaire « au moins jusqu’à lundi » par les techniciens du centre de sécurité des navires « qui ont relevé pas mal d’anomalies » dont une radio non-conforme et des « problèmes d’avarie ». "Une fois réparé il est possible que ce bateau puisse reprendre la mer", a toutefois averti le procureur.

© Le Figaro

Publié avec l’aimable autorisation du journal Le Figaro.

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