Argent du proxénétisme et de la traite : « Une menace pour notre démocratie »

Lundi 27 mai 2013

Argent du proxénétisme et de la traite : « Une menace pour notre démocratie »

Le Point.fr - Publié le 25/05/2013 à 12:16 - Modifié le 25/05/2013 à 19:21

Par Laurence Neuer

L’économie du crime est en pleine expansion. Pour l’endiguer, les outils se perfectionnent, notamment la confiscation des avoirs criminels. Éclairage.

L’exploitation du travail forcé et de la prostitution est devenue une activité cruellement lucrative. Elle touche plus de 20 millions de personnes dans le monde et fait 2,5 millions de nouvelles victimes chaque année. Quant aux profits de la traite des êtres humains, ils atteindraient 32 milliards de dollars par an et 3 milliards pour la seule Europe (chiffres ONUDC).

Gros profits et peu de risques

Ce qui motive les bénéficiaires ? « La traite d’êtres humains, et notamment la prostitution, rapporte des masses de liquide très faciles à recycler », soulignait Yves Charpenel, premier avocat général à la Cour de cassation et Président de la Fondation Scelles, organisatrice du colloque « L’économie en danger : les circuits de l’argent sale, l’argent criminel de la traite » qui s’est tenu le 24 mai au Sénat.

La rentabilité maximale à moindre risque est donc le moteur de cette criminalité qui s’épanouit d’autant mieux que l’environnement économique et technique lui en donne les moyens. La globalisation des échanges, la libéralisation financière, l’usage d’une monnaie européenne unique et les facilités de communication ont simplifié les transferts de fonds et brouillé la traçabilité des flux. Aussi, « c’est parce que l’économie légale est en crise que l’économie souterraine prospère. Elle lui offre un terrain fertile », note l’économiste Gérard Bekerman, président de l’Afer et directeur du magistère banque-finances à Paris-II.

L’environnement juridique est lui aussi favorable à l’activité des criminels. Les outils permettant de dissimuler l’identité des bénéficiaires sont nombreux et accessibles (sociétés écrans, trusts, etc.). « La société écran, qui fonctionne avec des prête-noms, est l’outil par excellence du blanchiment », rappelle Chantal Cutajar, directrice du Groupe de recherches approfondies sur la criminalité organisée (Grasco). Lire la suite sur le site du magazine Le Point.

Revenir en haut