Somalie, Irak, Birmanie : têtes de liste des pays corrompus, selon une ONG

Mercredi 26 septembre 2007

26/09/2007 11:44

LONDRES (AFP) - Somalie, Irak, Birmanie : têtes de liste des pays corrompus, selon une ONG

La corruption pèse sur le relèvement de pays ravagés par la violence, dont l’Irak et la Somalie, qui ont rejoint la Birmanie au tableau des pays considérés comme les plus touchés par le fléau, selon le rapport d’une organisation non-gouvernementale présenté mercredi à Londres.

Transparency International (TI), basée à Berlin, estime dans son rapport annuel d’indice de perception de corruption dans 180 Etats que nombre des pays parmi les plus pauvres sont aussi ceux parmi les plus touchés par le problème.

Les pays « propres » — dont les meilleurs de la classe sont le Danemark, la Finlande et la Nouvelle Zélande — devraient eux aussi faire plus pour éviter que leurs entreprises ne cherchent à corrompre les responsables de pays étrangers, ou ferment les yeux sur la provenance de fonds suspects déposés dans leurs établissements financiers, selon TI.

"Les pays en bas du classement doivent prendre au sérieux ces résultats et agir dès maintenant pour renforcer la responsabilité de leurs institutions publiques", selon Huguette Labelle, présidente de TI. « Mais les actions des pays bien classés sont tout aussi importantes, notablement pour lutter contre la corruption dans le secteur privé », a-t-elle ajouté.

L’indice de perception de corruption, établi grâce à des sondages réalisés auprès d’hommes d’affaires et de spécialistes dans 180 pays, va de 10 pour un Etat considéré comme « propre » à zéro pour un Etat considéré « corrompu ».

Près de 40% des pays avec un indice de moins de 3 — où la corruption est considérée comme touchant tous les secteurs — sont classés comme « pauvres » par la Banque Mondiale. La Somalie et la Birmanie figurent au bas de l’échelle avec chacune un indice de 1,4, alors que le Danemark, la Finlande et la Nouvelle-Zélande font figure de meilleurs de la classe avec un score de 9,4.

Selon TI (www.transparency.org), plusieurs pays africains — dont la Namibie, l’Afrique du Sud et le Swaziland — ont fait preuve cette année de véritables progrès, témoignant de leur volonté de réforme. Et plusieurs pays d’Europe de l’est, dont la Croatie, la République Tchèque, la Macédoine et la Roumanie, galvanisés par le processus d’adhésion à l’Union européenne, ont également enregistré des progrès dans la lutte contre la corruption.

Mais des pays en guerre ou en proie à la violence, dont l’Afghanistan, l’Irak, la Birmanie, la Somalie et le Soudan, demeurent en bas de l’échelle. « Les pays ravagés par les conflits payent un prix énorme en matière de capacité à gouverner », selon Huguette Labelle. "Lorsque les institutions publiques sont paralysées ou non-existantes, des individus sans scrupules se servent des ressources publiques et la corruption règne", a-t-elle ajouté.

Les pays « propres » ont l’obligation d’aider les autres pays, selon TI qui souligne que « l’argent de la corruption provient souvent de sociétés multinationales basées dans les pays riches ». « Il n’est plus acceptable que de telles sociétés considèrent que la corruption sur les marchés à l’exportation constitue une stratégie légitime pour les milieux d’affaires », ajoute le rapport.

Et des centres financiers ’offshore’, souvent implantés dans les pays riches, jouent un rôle important en permettant aux responsables corrompus de blanchir leurs fonds mal acquis.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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