Les avocats de Manuel Noriega font appel pour bloquer son extradition vers la France

Mercredi 5 septembre 2007

Amériques

Les avocats de Manuel Noriega font appel pour bloquer son extradition vers la France

AP | 05.09.2007 | 18:57

Les avocats de Manuel Noriega ont fait appel mercredi de la décision d’un juge fédéral américain d’autoriser l’extradition de l’ancien dictateur panaméen vers la France, où il risque dix ans de prison pour blanchiment d’argent de la drogue.

Actuellement détenu dans une prison de Floride, où il finit de purger une peine de 18 ans de prison pour trafic de drogue et extorsion de fonds, Noriega, 73 ans, doit être libéré dimanche.

Selon ses avocats, l’ancien dictateur du Panama doit rentrer dans son pays car c’est un prisonnier de guerre protégé par les Conventions de Genève. Il existe « des raisons substantielles de penser que la République française, au contraire des représentations des Etats-Unis, n’a aucune intention d’appliquer les protections garanties par les Conventions de Genève, mais plutôt de traiter le général Noriega comme un criminel de droit commun », affirme les avocats dans leur appel devant le juge William Hoeveler.

Aucune date n’a encore été fixé pour la décision du juge.

Noriega avait été jugé et condamné aux Etats-Unis après sa capture par les forces américaines intervenues au Panama en 1989 pour le chasser du pouvoir. William Hoeveler, qui avait estimé dès son jugement il y a 15 ans que Noriega avait bien le statut de prisonnier de guerre, a estimé récemment que cela n’empêchait pas pour autant son extradition. L’ancien dictateur affirme qu’en vertu des Conventions de Genève, un prisonnier de guerre doit être rapatrié après la fin des hostilités.

Manuel Noriega a été condamné en France à dix ans de prison pour blanchiment d’argent pendant sa détention aux Etats-Unis, mais les autorités françaises ont accepté de le rejuger s’il était extradé, selon des documents soumis à la justice américaine.

Il a également été jugé par contumace au Panama où il a été reconnu coupable de détournement de fonds, corruption et meurtre d’opposants politiques, et condamné à 60 ans de prison. La loi panaméenne pourrait lui permettre de ne purger qu’une fraction de cette peine ou même d’obtenir à la place, notamment en vertu de son âge, une assignation à résidence.

© AP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Associated Press.

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