Total prive le journal « Le Monde » d’une publicité après une enquête sur la Birmanie

Jeudi 6 mai 2021

Total prive le journal « Le Monde » d’une publicité après une enquête sur la Birmanie

Publiée mardi dernier, l’enquête qui vaut au quotidien « Le Monde » d’être privé de publicité par Total accuse le groupe pétrolier d’avoir partagé ses revenus du gaz avec les militaires birmans.

Total a annulé une campagne publicitaire qu’il avait prévu de diffuser dans Le Monde, après la publication par le journal d’une enquête accusant le groupe pétrolier d’avoir partagé ses revenus du gaz avec les militaires birmans, a-t-on appris ce jeudi auprès du quotidien.

Interrogée par l’AFP, la direction du Monde a confirmé qu’une campagne publicitaire de Total qui devait paraître dans le journal dans les prochaines semaines avait été annulée par le groupe.

De son côté, sollicité par l’AFP, Total n’a fait aucun commentaire.

Une sanction surtout symbolique

Une sanction surtout symbolique pour le journal, Total n’étant pas un gros annonceur. En outre, le quotidien, grâce au succès de ses abonnements numérique, se porte bien financièrement et a réduit ses dernières années sa dépendance à la publicité, qui représente environ 22 % de ses recettes.

Et ce n’est pas la première fois que le quotidien est privé de publicité par une entreprise mise en cause dans l’un de ses articles. En 2015, le géant bancaire HSBC avait retiré ses pubs des médias, dont Le Monde et le quotidien britannique The Guardian, qui avaient publié les « Swissleaks », des révélations au sujet d’une affaire d’évasion fiscale à grande échelle.

D’autres journaux français ont été confrontés à des situations de même nature. LVMH avait retiré en 2012 ses publicités de Libération après sa Une qui mettait en cause son patron Bernard Arnault, avec le titre provocateur « Casse toi riche con ».

Le Monde a publié mardi une enquête qui révèle qu’un montage financier autour d’un gazoduc exploité par Total en Birmanie aurait permis de diriger, depuis des années, des centaines de millions de dollars tirées des ventes de gaz directement vers les militaires de ce pays, au détriment de l’État birman.

Source de l’article.

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