Bande criminelle du Petit Bar : six nouvelles mises en examen

Mercredi 7 avril 2021

Bande criminelle du Petit Bar : six nouvelles mises en examen

7 avr. 2021 Par Agence France-Presse

  • Mediapart.fr

Six nouvelles personnes ont été mises en examen à Marseille, dont trois pour des opérations de blanchiment « via des virements bancaires en Chine », dans le volet financier de l’enquête sur la bande criminelle corse du « Petit Bar », a annoncé mercredi le parquet.

Six nouvelles personnes ont été mises en examen à Marseille, dont trois pour des opérations de blanchiment « via des virements bancaires en Chine », dans le volet financier de l’enquête sur la bande criminelle corse du « Petit Bar », a annoncé mercredi le parquet.

Mercredi dernier, 17 personnes avaient été arrêtées en Corse et sur le continent dans le cadre de cette enquête de la Juridiction interrégionale spécialisée dans le crime organisé (Jirs) de Marseille.

Entre vendredi et mardi, six d’entre elles ont été mises en examen pour « blanchiment aggravé » du fait de l’action en bande organisée, « blanchiment de fraude fiscale, blanchiment de trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs en vue de commettre un délit puni de 10 ans de prison », et « non-justification de ressources » pour l’une d’elles, a détaillé dans un communiqué le parquet de Marseille.

Selon le parquet, ces faits auraient été commis en France, mais aussi, « par lien d’indivisibilité », à Hong Kong, Singapour, en Suisse, au Luxembourg et à Panama.

Parmi eux figurent « trois individus originaires d’Aubervilliers », en région parisienne, impliqués « dans des opérations de blanchiment par compensations via des virements bancaires en Chine », a indiqué le parquet.

Selon une source proche du dossier, Philippe Porri, le frère de Pascal Porri, considéré par la justice comme un des lieutenants du chef présumé du Petit Bar Jacques Santoni, fait aussi partie de ces mis en examen et a été écroué, comme deux autres personnes. Les trois autres ont été placés sous contrôle judiciaire.

En septembre 2020, dans le cadre de cette enquête pour blanchiment et d’une autre sur une tentative d’assassinat de Guy Orsoni, fils de l’ex-leader nationaliste Alain Orsoni considéré comme un membre présumé du banditisme corse rival du « Petit Bar », Pascal Porri, André Bacchiolelli et Mickaël Ettori, présentés par les autorités comme les « lieutenants » de Jacques Santoni, avaient échappé à un coup de filet policier et sont depuis en fuite.

Philippe Porri avait, lui, été arrêté et déjà mis en examen en octobre 2020 avec quatre personnes, dont Jacques Santoni, dans l’enquête sur la tentative d’assassinat de Guy Orsoni. Il a aussi été condamné à deux ans de prison fin octobre 2020 pour son implication dans l’incendie d’un restaurant ajaccien.

Au total, 17 personnes ont été mises en examen dans cette enquête qui a permis « de mettre en évidence des manipulations d’espèces, de nombreux mouvements financiers internationaux ainsi que des investissements immobiliers suspects, le tout portant sur des sommes dépassant largement les revenus déclarés des mis en cause », avait indiqué mi-janvier la procureure de Marseille Dominique Laurens au moment d’une première série de mises en examen.

Parmi elles figurent notamment le chef présumé de la bande Jacques Santoni, lourdement handicapé depuis 2003, plusieurs membres de son cercle proche, une avocate, et plusieurs entrepreneurs, dont l’ancien PDG de Corse-Matin Antony Perrino, dans ce dossier de blanchiment qui, selon des chiffres avancés par « Le Monde », porterait sur un total de 48 millions d’investissements offshore et immobiliers.

L’un des mis en examen, Stéphane Raybier, s’est suicidé à la prison de Toulon à la mi-février.

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