Le Vatican poursuit sa difficile réforme des finances

Lundi 6 janvier 2020

Le Vatican poursuit sa difficile réforme des finances

Un nouveau ministre de l’Economie est attendu ce mois de janvier. Il entre en fonction alors que le petit Etat est ébranlé par un scandale de corruption

Antonino Galofaro, Rome Publié dimanche 5 janvier 2020 à 20:55, modifié dimanche 5 janvier 2020 à 20:55.

« La réforme financière se poursuit, sur le versant de la transparence et de la maîtrise des coûts », promet le Saint-Siège à travers son organe de communication, Vatican News, dans un article de fin d’année tirant le bilan 2019 du pape François. Un nouveau ministre de l’Economie doit entrer en fonction ce mois-ci pour la mener à bien. Mais la gestion des conséquences d’un scandale qui a ébranlé le petit Etat l’an dernier, jetant dans l’ombre les projets réformateurs de François, sera la mission première du père jésuite Juan Antonio Guerrero Alves.

Les caisses du Saint-Père ont été victimes ces dernières années de détournements de fonds, de fraudes et de blanchiment d’argent dans une affaire mêlant corruption et abus de pouvoir. Selon l’hebdomadaire L’Espresso, à l’origine de ces révélations l’automne dernier, le Saint-Siège se trouve face à un « scandale ayant peu de précédents dans l’histoire récente » et appelé à « mener à une dramatique crise de système ». Ses enquêtes démontrent comment des centaines de millions d’euros, destinés aux œuvres de bienfaisance du Vatican, ont en réalité été gérés et investis dans la plus grande opacité.

Une histoire immobilière

Cet automne, un immeuble de Londres ébranle les finances pontificales. Le bien est vendu au Saint-Siège en 2014 sur la promesse d’un investissement lucratif. Quatre ans plus tard, bien que l’achat ne rende pas, un nouveau dirigeant de la Secrétairerie d’Etat, le bras exécutif du pape, préfère, contre toute attente, acheter toute la construction. Ce prélat, l’archevêque Edgar Peña Parra, réclame les liquidités nécessaires à l’IOR, la Banque du Vatican, pour « raisons institutionnelles ». Son directeur général, Gian Franco Mammi, peu convaincu, ouvre une enquête interne, qui se transformera en plainte auprès de la justice vaticane. En juillet, le pontife autorise une enquête pénale. Lire la suite.

Revenir en haut