« Des mesures pour combattre la mafia italienne sont nécessaires dans les Grisons italiens »

Mardi 17 décembre 2019

« Des mesures pour combattre la mafia italienne sont nécessaires dans les Grisons italiens »

Andrée-Marie Dussault Publié mardi 17 décembre 2019 à 18:34, modifié mardi 17 décembre 2019 à 21:34.

La maire d’une commune des Grisons italiens réclame de Berne que les mesures prises contre la mafia au Tessin soient appliquées au canton trilingue

Nicoletta Noi-Togni, maire de San Vittore et députée indépendante au Grand Conseil grison, dénonce sans relâche depuis des années le phénomène des sociétés boîtes aux lettres qui minent l’économie de son canton. Récemment, elle a convaincu le gouvernement de Coire – avec la pression des médias – de demander au Conseil fédéral d’étendre aux Grisons italiens sa stratégie 2020-2023 pour combattre la mafia au Tessin.

Le Temps : Les Grisons italiens sont connus pour être le siège de centaines de sociétés boîte aux lettres. Quel est le problème ?

Nicoletta Noi-Togni : Dans les vallées de la Mesolcine et de la Calanca, jouxtant le Tessin, pour 8400 habitants, en 2017, 1600 entreprises étaient enregistrées. On nous répète que les sociétés boîtes aux lettres sont légales. Mais à quoi servent-elles ? Soit à des fins d’évasion fiscale, soit, plus grave, à blanchir de l’argent sale. Plusieurs de ces entreprises fantômes ont des trafics douteux avec des sociétés à Malte, Dubaï, Singapour… Il y a certainement quelque chose de malhonnête là derrière.

Vous pensez au recyclage d’argent sale ?

Des étrangers viennent ici acheter des vieilles maisons avec du capital dont on ne sait d’où il sort. Ou encore, ils se mettent à construire, construire, construire, en arrivant avec du matériel de Biélorussie et des travailleurs étrangers. Des situations qui suggèrent fortement le recyclage d’argent sale. Nous ne pouvons rien faire. Pour les arrêter, les recours coûtent des sous. C’est déjà lorsque ces gens arrivent dans le canton et s’annoncent qu’il faut des mesures permettant de filtrer le bon grain de l’ivraie. Nous aurions besoin d’effectifs policiers plus importants. Mais nous sommes de petites communes. Lire la suite.

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