Jan Stocklassa : « La police est sur la piste que je décris dans mon livre »

Mercredi 30 janvier 2019

Jan Stocklassa : « La police est sur la piste que je décris dans mon livre »

Selon l’auteur de « La Folle Enquête de Stieg Larsson », les investigations sur le meurtre du premier ministre suédois Olof Palme, en 1986, ont été relancées par son livre.

Propos recueillis par Macha Séry Publié aujourd’hui à 16h00, mis à jour à 16h00

Avez-vous été étonné de découvrir la violence politique qui prévalait en Suède dans les années 1980 et les nombreuses campagnes de haine dont Olof Palme faisait l’objet ?

J’habite à l’étranger depuis longtemps, principalement à Prague. J’ai peu vécu en Suède à l’époque. Ce fut un choc d’apprendre à quel point l’extrême droite était agressive. Stieg Larsson avait mis en garde contre la menace qu’elle représentait alors qu’elle ne comptait qu’une poignée de membres. A présent, Les Démocrates de Suède [SD, parti nationaliste et anti-immigration ayant obtenu 17,53 % des voix et 62 sièges aux élections législatives du 9 septembre 2018] constituent l’un des trois grands partis du pays.

Stieg Larsson a-t-il été le premier à exprimer l’hypothèse d’une implication des services secrets sud-africains ?

Non. De telles rumeurs ont émergé immédiatement après le meurtre. Mais Stieg a transmis à la police suédoise des informations cruciales sur un éventuel intermédiaire suédois à Chypre et sur les liens étroits de celui-ci avec des membres de l’extrême droite suédoise. Si la police avait poursuivi dans cette voie, je pense que le meurtre aurait déjà été résolu.

Selon vous, quels ont été les manquements de l’enquête de police suédoise ?

Il y a eu deux grosses erreurs. D’abord celle commise par Hans Holmer, le premier responsable de l’enquête, qui s’est concentré sur une piste kurde. Un an de gâché. Puis Hans Olvebro, son successeur, a prétendu qu’il s’agissait d’un tueur ­solitaire. Le procureur aujourd’hui chargé de l’affaire, Krister Petersson, a récemment déclaré que la police avait fait fausse route. Elle se focalise désormais sur les forces de sécurité sud-africaines en lien avec l’extrême droite suédoise, comme je le décris dans mon livre.

L’enquête a-t-elle été relancée par les informations et documents que vous avez récemment fournis à la police ?

Oui. Ils ont commencé à s’intéresser à des personnes que je présente dans mon livre comme impliquées. La police me l’a confirmé. Lire la suite.

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