« Lafarge a financé Daech », accuse l’actionnaire de sa filiale syrienne

Dimanche 22 octobre 2017

« Lafarge a financé Daech », accuse l’actionnaire de sa filiale syrienne

12h00 , le 22 octobre 2017

La célèbre femme d’affaires Nahed Ojjed est actionnaire de la filiale syrienne du cimentier Lafarge. Elle affirme que son frère Firas Tlass, arrêté jeudi à Dubaï, détient des preuves accablantes.

Une femme puissante et richissime en colère. Une colère glaciale. Visés, « la France sous Hollande et Valls », mais surtout le cimentier Lafarge contre lequel elle veut déposer plainte. « Mon frère Firas a toutes les preuves, Lafarge a financé Daech, et contrairement à ce qu’ils prétendent, ce n’est pas du tout passé par ma famille », confie au JDD Nahed Ojjeh, pesant chaque mot. Furieuse. Jeudi, son frère Firas Tlass a été arrêté à Dubaï, à sa descente d’avion, en possession d’un faux passeport syrien et placé en centre de rétention. Outre le faux passeport, la justice des Emirats Arabes Unis lui reproche apparemment un emprunt de 5 millions de dollars, contracté auprès d’une banque locale, et qu’il ne peut pas honorer.

Firas Tlass est cité dans l’enquête judiciaire ouverte à Paris visant Lafarge

« Avec la guerre en Syrie, les activités financières de mon frère tournent au ralenti, et il demande à la banque un étalonnement », confie sa sœur, espérant que « les choses vont s’arranger ce week-end ». Ces dernières semaines, Firas Tlass a été cité dans l’enquête judiciaire ouverte à Paris visant le cimentier Lafarge et son éventuel financement de Daech pour faire tourner sa cimenterie du nord de la Syrie. Plusieurs dirigeants du groupe industriel, entendus par les enquêteurs français, ont mis en cause Firas Tlass comme étant l’intermédiaire en charge de verser des fonds en espèces aux différentes factions contrôlant les routes autour de la cimenterie.

Pour sortir les espèces en comptabilité, « on utilisait des notes de frais que je signais ’frais de représentation’ », a confié Christian Hennault, un des responsables de l’usine Lafarge, dans un procès-verbal cité par Le Monde. Firas Tlass aurait ainsi perçu entre 80 000 et 100 000 dollars mensuels à compter de fin 2012 pour verser des bakchichs aux groupes armés locaux. Puis à partir de 2013, Daech se serait invité à la table des racketeurs. Un laisser passer signé de l’Etat Islamique, daté du 1er septembre 2014 figure même au dossier selon le Monde.

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