Lafarge en Syrie : le cimentier aurait bien versé plus de 20.000 euros par mois à Daech

Jeudi 21 septembre 2017

Lafarge en Syrie : le cimentier aurait bien versé plus de 20.000 euros par mois à Daech

Face aux enquêteurs, l’ex-directeur général adjoint opérationnel de Lafarge, Christian Herrault, a reconnu que le groupe s’est plié à une « économie de racket ».

L’Obs Publié le 21 septembre 2017 à 07h36

L’enquête sur l’activité de Lafarge en Syrie pourrait être accablante pour le cimentier : trois ex-salariés syriens ont été entendus et un rapport des douanes conclut que la direction en France a validé « des paiements aux groupes djihadistes » pour continuer à travailler dans le pays en guerre.

Les juges d’instruction chargés de cette affaire très sensible tentent de déterminer les liens qu’a pu entretenir le géant du ciment notamment avec l’organisation Etat islamique (EI), pour faire fonctionner en 2013 et 2014, malgré le conflit, la cimenterie de Jalabiya (nord du pays).

L’enquête porte aussi sur la connaissance qu’auraient eu des responsables du groupe en France de ces agissements et du danger qu’ils ont pu faire courir aux employés sur place.

[…] Rôle de l’Etat ?

L’enquête suggère aussi que la décision du cimentier de rester en Syrie a reçu l’aval des autorités françaises. « Le gouvernement n’a jamais incité Lafarge à partir de Syrie », a souligné M. Herrault, tandis que M. Jolibois a relevé avoir été « régulièrement en contact avec le Quai d’Orsay et la DGSE ».

« La seule gestion de Lafarge était une gestion financière en dehors de tout critère humanitaire : le groupe n’a pas hésité à mettre en danger l’intégrité physique de ses salariés et à les exposer au pire », a déploré Me Dosé. L’EI avait fini par prendre le contrôle du site en septembre 2014. Ce jour-là, d’après « le Monde », la direction n’a pas prévenu les employés de l’imminence d’un raid, et ils avaient dû se sauver par leurs propres moyens. Lire la suite.

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