Comment Saint-Tropez est devenu le repaire des barons du capitalisme mondial

Dimanche 27 août 2017

Comment Saint-Tropez est devenu le repaire des barons du capitalisme mondial

Le JDD 10h00 , le 25 août 2017

REPORTAGE - Moins prisée par les artistes, Saint-Tropez est devenu le repaire des barons du capitalisme mondial qui migrent chaque été vers leurs folles villas. Avec un marché immobilier qui se réveille, les maisons d’exceptions peuvent dépasser les 10 millions d’euros.

C’est une route serpentine saturée de soleil. Au bout du chemin de la Fontaine-du-Pin, un vigile filtre les entrées. Seuls les résidents ou leurs invités sont autorisés à pénétrer dans les 110 hectares du domaine des Parcs. Quelques-uns des plus grands patrons français et étrangers prennent leurs quartiers d’été dans cette « gated community » tropézienne. Le transporteur Norbert Dentressangle, Francis Holder, le fondateur des boulangeries Paul, l’homme d’affaires égyptien Mohamed Al-Fayed ou encore Bernard Arnault, le patron de LVMH… Tous ont élu domicile dans cet éden de poche, situé entre la baie des Canoubiers et le massif des Maures. Les Parcs, ce sont près de 200 maisons avec piscines et plages privées au milieu de la pinède et des vignes. Un havre de quiétude, loin de l’agitation du port et de l’essaim des touristes.

[…] Jusqu’en 2014, le marché a été dopé par l’arrivée d’oligarques russes qui paient cash des maisons à plus de 10 millions d’euros. Un premier coup de frein a lieu après la première crise financière de 2007. Le marché continue à s’assoupir avec l’élection de François Hollande, dont le programme prévoyait de taxer à 75 % les hauts revenus. Sur la période du précédent quinquennat, certains biens enregistrent une baisse de 10 à 20 %. Le village fait aussi les frais de son image bling-bling. « L’afflux important des milliardaires russes a conduit certains commerçants à augmenter leurs prix de façon excessive, sans améliorer la qualité de service », déplore Laurence Chaleil. La chute du cours du rouble, en 2014, raréfie cette clientèle voyante. Depuis quelques mois, le marché tropézien retrouve des couleurs. Les professionnels pointent un « effet Macron ». "Certains propriétaires attendent de voir ce que le gouvernement va faire avec l’ISF, mais nous sommes dans une dynamique positive avec un retour des acheteurs à 5-6 millions", note Magali Masuy, de l’agence John Taylor. Lire la suite.

Revenir en haut