Air Lib : la défense de l’ex-PDG Corbet plaide la relaxe, jugement le 25 septembre

Samedi 23 juin 2007

mercredi 20 juin 2007, 17h53

Air Lib : la défense de l’ex-PDG Corbet plaide la relaxe, jugement le 25 septembre

Par Eloi ROUYER

PARIS (AFP) - La défense de Jean-Charles Corbet, ex-PDG d’Air Lib poursuivi depuis le 4 juin pour des malversations au sein de la compagnie aérienne, a plaidé la relaxe devant le tribunal correctionnel de Paris dont la décision est attendue le 25 septembre, a-t-on appris mercredi auprès du tribunal.

La 12e chambre du tribunal, présidée par Dominique Pauthe, a achevé le procès plus tôt que prévu, mardi soir au lieu de mercredi après-midi.

Après un réquisitoire sans concession au cours duquel la procureure Marie-Aimée Gaspari a requis lundi contre M. Corbet une peine de quatre de prison dont deux ferme et 300.000 euros, l’avocat du prévenu, Me Xavier Flécheux, a estimé que rien ne tenait dans les accusations portées contre son client.

La justice lui reproche notamment de n’avoir consacré qu’une partie des fonds versés (un total d’environ 150 millions d’euros) par l’ancienne maison-mère d’AOM-Air Liberté, Swissair, au redressement d’Air Lib alors que d’importants virements, pour un total de 24 millions d’euros, selon Mme Gaspari, étaient effectués vers diverses sociétés de la holding Holco.

« La colonne vertébrale de ce dossier est que l’argent d’Holco ne lui appartenait pas (ndlr : à Holco), cela ne tient pas juridiquement », a estimé Me Flécheux pour qui, en outre, les filiales créées par Corbet pour accueillir des fonds n’étaient absolument pas opaques puisque présentées dans les comptes d’Holco.

La filiale Holco Lux, basée au Luxembourg, dans laquelle M. Corbet avait transféré plusieurs millions d’euros avait « des activités connexes au transport aérien », selon l’avocat pour qui l’envoi de fonds dans cette société ne peut donc lui être reproché. Il s’agissait de développer Air Lib en créant un véritable groupe aérien, articulé autour de filiales.

Pour le conseil qui rappelle que son client « a été soutenu par tout le monde » quand il a repris Air Lib, aucune des infractions reprochées n’est démontrée (transaction douteuse avec Erik de Vlieger, l’ancien prétendant néerlandais à la reprise d’Air Lib, prime d’arrivée généreuse auto-octroyée par M. Corbet, etc.)

Quant au bijou offert à sa femme d’une valeur de 153.470 euros qu’il avait payé avec l’argent d’Holco, Me Flécheux affirme qu’il s’agissait d’un « emprunt auprès de son avocat luxembourgeois ».

Pendant environ trois semaines, M. Corbet, ancien pilote et ex-syndicaliste, a tenté de justifier sa gestion passée d’Air Lib, compagnie aérienne qu’il avait reprise le 27 juillet 2001 et liquidée dix-huit mois plus tard, avec à la clé, le licenciement de 3.200 salariés.

« En lisant ce qui m’est reproché, j’ai beaucoup de mal à saisir certaines choses », a-t-il notamment déclaré.

Plusieurs acteurs du dossier Air Lib se sont portés parties civiles, notamment les syndicats CGT, CFTC et Altair, ou d’anciens salariés de la compagnie.

Pour les organisations syndicales qui réclament, chacune, 20.000 euros de dommages-intérêts, le fait de s’être prévalu de leur soutien « pour emporter le morceau (ndlr : de la reprise d’Air Lib) et ensuite effectuer des abus de biens sociaux doit évidemment être sanctionné », a plaidé l’un de leurs avocats, Me Nicolas Stoeber.

Me Grégoire Lafarge, l’avocat de l’Unedic et de l’AGS, association pour la gestion du régime de garantie des créances des salariés, qui avait dû supporter le coût du désastre social issu de la liquidation d’Air Lib, a également demandé réparation.

« Du fait de cette faillite, ce régime de solidarité (ndlr : l’AGS) nationale unique en Europe a failli mourir », a ainsi rappelé l’avocat.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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