Les paradis fiscaux hors jeu

Mercredi 5 avril 2017

Les paradis fiscaux hors jeu

Editorial. Grâce aux révélations des « Panama papers », il y a un an, la lutte contre le blanchiment d’argent a connu un important coup d’accélérateur.

LE MONDE | 04.04.2017 à 12h48 • Mis à jour le 04.04.2017 à 15h47

Editorial du « Monde ». C’était il y a un an, le 3 avril 2016, autant dire hier. La vague des « Panama papers » déferlait sur le monde, jetant une lumière crue sur les 212 000 sociétés-écrans immatriculées dans des paradis fiscaux opaques par un cabinet d’avocats panaméen alors parfaitement inconnu, Mossack Fonseca, pour le compte de hauts responsables politiques et de grandes fortunes mais aussi de réseaux criminels et de dirigeants de pays corrompus.

C’était hier, et pourtant que de chemin parcouru. Grâce aux révélations de cette enquête sur l’argent noir du Panama, coordonnée par le consortium de journalisme d’investigation indépendant ICIJ, à laquelle a contribué Le Monde, la lutte contre le blanchiment d’argent a connu un énorme coup d’accélérateur. Le processus, engagé après la faillite de Lehman Brothers en septembre 2008, fut amorcé dès 2009 par l’administration Obama qui fit, de facto, tomber le secret bancaire suisse. Il n’a pas été interrompu depuis.

Liste noire mondiale

Les fraudeurs pensaient avoir gagné l’impunité en quittant la Suisse pour des caches exotiques ? Ils ont été rattrapés par le fisc et la justice de leurs pays d’origine, qui ont lancé des enquêtes tous azimuts, avec notamment plus de 500 contrôles fiscaux engagés en France, dont 415 pourraient aboutir à des redressements.

[…] Processus de long terme

[…] L’étape d’après, déjà lancée elle aussi, verra la mise en place de registres de bénéficiaires réels des sociétés offshore, un peu partout dans le monde. Une réforme qui permettra en fait d’ouvrir ces boîtes noires de la finance, dans lesquelles vient se cacher l’argent issu de la fraude fiscale et du crime organisé. Le sujet est à l’agenda du G20 comme à celui de l’Union européenne, et le fait qu’il suscite un consensus politique est suffisamment rare pour être souligné. Lire la suite.

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