Fraude fiscale : « La concurrence entre États maintient une injustice »

Lundi 26 décembre 2016

Fraude fiscale : « La concurrence entre États maintient une injustice »

INTERVIEW - Pour l’eurodéputé belge, Philippe Lamberts, en pointe sur les sujets fiscaux, la transparence et la coopération internationale doivent encore progresser pour rendre plus efficace la lutte contre la fraude.

Le nombre de fraudeurs fiscaux qui décident de se régulariser ne cesse d’augmenter. A-t-on changé d’époque ? Les gens se dénoncent parce qu’ils savent que l’échange automatique d’informations sur leurs avoirs à l’étranger est imminent. Mais la concurrence fiscale entre États continue de plus belle et maintient une injustice entre contribuables. Ce qui a fait bouger les choses, c’est la pression des opinions publiques révoltées par ce « deux poids deux mesures » et l’action conjointe de l’OCDE.

Les 28 États membres de l’Union européenne jouent-ils désormais le jeu ? Les États font le service minimum. Ils protègent jalousement leur souveraineté fiscale. Ils viennent de se prononcer contre la publicité sur les bénéficiaires ultimes des trusts et fondations qui sont utilisés par des individus très fortunés pour dissimuler leurs gains alors que nous étions en train de négocier les termes de la directive anti-blanchiment. Le Parlement européen s’était prononcé en faveur de registres publics où leur identité serait affichée. Les États nous ont opposé la protection de la vie privée. On vient de se priver de la possibilité de dire à un capitaine d’industrie : « Monsieur, vous fraudez le fisc. » Il y a un autre indice qui montre la mauvaise grâce des États à instaurer la transparence fiscale pour tous. Lire la suite.

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