La Suisse enquête encore sur la fortune Moubarak

Dimanche 17 janvier 2016

La Suisse enquête encore sur la fortune Moubarak

Banque L’enquête doit montrer si les millions déposés sur des comptes suisses sont issus d’activités criminelles.

La justice suisse continue d’enquêter sur des millions de francs déposés par la famille de l’ex-président égyptien Hosni Moubarak sur des comptes suisses, a déclaré samedi au Caire le procureur de la confédération Michael Lauber.

L’enquête tente de déterminer si des fonds de 590 millions de francs sont issus « de blanchiment d’argent ou d’activités criminelles », a déclaré Michael Lauber lors d’une conférence de presse.

Il a précisé que ses services passaient au peigne fin les comptes de quatorze personnes depuis 2011 sans mentionner le nom de Moubarak et de sa famille.

Fonds gelés

Sa visite en Egypte était toutefois destinée à discuter des millions de fonds gelés en Suisse appartenant à la famille Moubarak, avait indiqué son porte-parole la semaine dernière.

Une trentaine de demande d’assistance ont été déposées auprès des autorités égyptiennes, a encore précisé le procureur.

Après la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir, la Suisse avait bloqué environ 700 millions de francs suisses appartenant à l’ex-raïs ou à ses proches. Des mesures similaires avaient été prises pour la Tunisie, après son soulèvement populaire du 14 janvier 2011.

Condamnation

En décembre 2012, le journal suisse Le Matin Dimanche avait révélé que 300 millions de dollars d’avoirs égyptiens gelés par les autorités et appartenant aux fils Moubarak, Alaa et Gamal, se trouvaient sur les comptes de la grande banque helvétique Credit Suisse.

Cette somme représente près de 40% des 700 millions de francs gelés par Berne, selon le journal.

Début janvier, la Cour de cassation a confirmé une peine de trois ans de prison dont l’ex-président et ses deux fils avaient écopé dans une affaire de corruption. Ils avaient été condamnés pour avoir détourné plus de 11 millions de francs de fonds publics pour l’entretien des palais présidentiels.

Hosni Moubarak, âgé de 87 ans, a passé le plus clair de son temps détenu dans un hôpital militaire du Caire depuis la révolte de 2011. Il est actuellement jugé pour complicité dans le meurtre de centaines de manifestants lors du soulèvement.

(afp/nxp)

(Créé : 17.01.2016, 01h20)

Revenir en haut