l’ancien patron de Banco Espirito Santo assigné à résidence

Samedi 25 juillet 2015

Portugal : l’ancien patron de Banco Espirito Santo assigné à résidence

Lisbonne - L’ancien patron de Banco Espirito Santo (BES), Ricardo Salgado, a été assigné à résidence vendredi, après avoir été interrogé par un juge d’instruction sur ses responsabilités dans l’effondrement du groupe financier portugais il y a un an, a annoncé son avocat.

L’avocat, Francisco Proença de Carvalho, qui juge la mesure disproportionnée, a cependant indiqué que son client n’aurait pas à porter un bracelet électronique, alors qu’il s’adressait à la presse dans la nuit de vendredi à samedi après un interrogatoire de 12 heures de M. Salgado.

Lundi, l’ancien banquier avait été interrogé par le ministère public, qui avait décidé de sa mise en examen et de son renvoi devant un juge d’instruction. Dans un communiqué publié vendredi, le parquet a notamment évoqué des soupçons de falsification, abus de confiance, fraude fiscale ou encore blanchiment de capitaux.

La banque du Portugal avait dû mettre en œuvre en urgence, le 3 août 2014, un plan de sauvetage de Banco Espirito Santo, dont elle avait regroupé les actifs sains dans une structure de transition baptisée Novo Banco.

Celle-ci avait été recapitalisée à hauteur de 4,9 milliards d’euros, dont 3,9 milliards par l’Etat portugais.

Depuis un an, de nombreuses enquêtes ont été ouvertes par la justice portugaise pour déterminer les responsabilités dans cette affaire.

Lors d’une audition parlementaire, en décembre, Ricardo Salgado avait nié avoir donné des instructions pour maquiller les comptes du groupe Espirito Santo, largement déficitaires.

Mais la Banque du Portugal a engagé depuis une série de procédures contre plusieurs anciens dirigeants de BES, dont son ex-patron, soupçonnés notamment d’actes de malveillance et de gestion ruineuse.

Les forces de l’ordre ont également mené une série de perquisitions et saisi des biens appartenant à la famille Espirito Santo, dernière dynastie bancaire au Portugal, et à son groupe financier.

La plus importante, en mai, avait concerné 600 biens immobiliers, dont la valeur totale est estimée à plus d’un milliard d’euros. En juin, la justice avait aussi confisqué des bijoux, des tapisseries ou encore des voitures.

L’interrogatoire de Ricardo Salgado intervient un an jour pour jour après son arrestation dans le cadre d’une autre affaire financière, où il avait été mis en examen pour blanchiment de capitaux, avant d’être remis en liberté contre une caution de 3 millions d’euros.

ode/plh

AFP / 25 juillet 2015 02h05)

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