Forte odeur de blanchiment d’argent russe sur la Côte

Mardi 20 janvier 2015

Forte odeur de blanchiment d’argent russe sur la Côte

Mardi 20/01/2015 à 08H55

Le personnage sans doute le plus sulfureux a singulièrement quitté le dossier le 23 avril 2013. À la manière de ses affaires. Dans l’opacité. Décédé, l’oligarque russe Boris Berezovski ne répondra donc pas aux questions du tribunal correctionnel de Marseille, qui devait juger hier pour blanchiment le premier milliardaire de Russie à avoir profité de la libéralisation de l’économie soviétique.

Au bout de treize ans d’enquête, le procureur avait requis naguère le renvoi de Boris Berezovski, 67 ans, ancien vice-secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie. Ami d’Eltsine, à la tête d’un conglomérat d’entreprises, il avait été mis en examen, le 20 juin 2011 par un juge marseillais —procédure effectuée en visioconférence depuis Londres— pour le blanchiment d’énormes sommes d’argent via l’acquisition, sur le Cap d’Antibes, de trois propriétés de luxe dont « Le clocher de la Garoupe », acheté, le 31 juillet 1997, 13 millions d’euros à la famille Bouygues.

Selon Tracfin, l’organisme anti-blanchiment du ministère des Finances, les fonds ayant servi aux investissements immobiliers opérés par la Société d’Investissement France Immeubles (SIFI), à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes) pouvaient provenir de détournements au préjudice de la compagnie aérienne russe Aeroflot, dont l’ex-directeur Nicolas Glouchkov était le bras droit de Boris Berezovski.

Une cascade de prêts réputés plus ou moins fictifs

Le juge a démêlé un enchevêtrement de sociétés entre Suisse, Chypre, Gibraltar et paradis fiscaux, ainsi qu’une cascade de prêts réputés plus ou moins fictifs entre les unes et les autres pour déboucher sur Boris Berezovski.

Mais voilà Boris Berezovski n’est plus là pour s’expliquer. Au juge, il avait raconté depuis Londres, craignant pour sa sécurité, qu’il faisait l’objet d’attaques dans son pays et avait acheté des biens en France via quelques sociétés et trusts. Mais tout cela a paru bien suspect à la justice française. En mars 2000, la cellule Tracfin a pointé une série de flux qui ont débouché sur des abus de confiance présumés et des recels de ce délit.

Désormais seul à la barre, Jean-Louis Bordes un marchand de biens de 78 ans de la Côte d’Azur, est accusé d’avoir apporté son concours à ces opérations de blanchiment, l’argent provenant des sociétés russes Runicom. Lire la suite.

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