Pallas Stern : meurtre dans l’establishment

Jeudi 6 mars 1997 — Dernier ajout samedi 26 mai 2007

L’Expansion 06/03/1997

Finance.

Pallas Stern : meurtre dans l’establishment.

La faillite de la Banque Pallas Stern (BPS), due à des opérations hasardeuses dans l’immobilier, n’a pas fini de faire couler de l’encre.

Jean-Pierre Mattei, président du tribunal de commerce de Paris, a prononcé la liquidation, estimant que les divers plans de continuation présentés par la MAAF, Edouard Stern et Daiwa-Goldman Sachs, étaient de « faux-semblants d’une solution liquidative ».

Il signe ainsi l’une des plus grandes faillites bancaires privées du siècle. C’est le retour à la case départ, après dix-huit mois d’atermoiements, pour les créanciers - SNCF, fonds de retraite du Sénat et de France 3, particuliers - comme pour les actionnaires - Elf, AGF, GAN CDR, SBS, Schneider, Pinault-Printemps-Redoute…

Le tribunal a estimé que la somme de 1,017 milliard de francs proposée par les actionnaires pour éponger leurs responsabilités, en cas de continuation, était dérisoire face au gouffre laissé chez BPS : 12 à 13 milliards de francs de passif contre 5 milliards d’actifs, au mieux.

Mais ce choix est loin de satisfaire Colette Neuville, présidente de l’Association des actionnaires minoritaires (Adam), qui représente 2 500 porteurs d’OPCVM, et, surtout, de titres subordonnés remboursables (TSR), privés, eux, de toute garantie, qui seront les dernières créances remboursées.

« Scandalisée », Colette Neuville compte saisir le garde des Sceaux, pour que le procureur fasse appel du jugement, et entend déposer une plainte pénale.

Dans le cadre d’une information judiciaire déjà ouverte par le juge Jean-Pierre Zanotto, Gérard Eskénazi, PDG de Pallas Stern, a été mis en examen pour « faux bilan, diffusion de fausses informations et escroquerie à l’épargne publique ».

Enfin, le tribunal de commerce pourrait engager une « action en responsabilité », ce qui obligerait les actionnaires à combler une partie du passif.

Adrien de Tricornot

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