Pakistan : l’ex-président Zardari devant un tribunal anti-corruption

Jeudi 9 janvier 2014

Monde

Pakistan : l’ex-président Zardari devant un tribunal anti-corruption

AFP 9 janvier 2014 à 11:19 (Mis à jour : 9 janvier 2014 à 11:19)

L’ex-président pakistanais Asif Ali Zardari a comparu pour la première fois jeudi devant un tribunal anti-corruption pour le détournement présumé de millions de dollars dans les années 90, ont indiqué des responsables.

M. Zardari est soupçonné d’avoir touché de généreuses rétro-commissions sur des contrats accordés à des sociétés suisses, de blanchiment d’argent et de construction illégale d’un terrain de polo à l’arrière de la résidence du Premier ministre, à l’époque où sa défunte épouse Benazir Bhutto dirigeait le pays.

A titre de président, M. Zardari jouissait de l’immunité juridique dans ces affaires mais la justice a rouvert ses dossiers après la fin de son mandat de cinq ans à la tête du pays, en septembre dernier.

Les avocats de M. Zardari estiment que les allégations contre lui demeurent bien minces, car tous les co-accusés dans ces affaires ont été acquittés ou sont décédés.

Lors de l’audience de jeudi, l’ex-dirigeant devait être officiellement inculpé pour la construction du terrain de polo, « mais les charges n’ont pu être déposées car il n’y a aucun témoin contre lui dans cette affaire », a déclaré son avocat Amjad Iqbal Qureshi. Une nouvelle audience est prévue le 18 janvier.

La comparution éclair jeudi de M. Zardari contraste avec l’absence de son prédécesseur et rival Pervez Musharraf devant un tribunal spécial chargé de le juger pour « haute trahison » pour avoir suspendu la Constitution et imposé l’état d’urgence en 2007.

« C’est la différence entre un président civil élu et un dictateur militaire. L’ancien président civil comparait dans le respect des tribunaux, alors que le dictateur se dérobe à la justice », a fait valoir à l’AFP le porte-parole officiel de M. Zardari, Farhatullah Babar.

Le « général Musharraf », au pouvoir de son coup d’Etat en 1999 à sa destitution à l’été 2008, a comparu dans différentes affaires au cours des derniers mois y compris le procès concernant le meurtre de Benazir Bhutto, mais ne s’est jamais présenté devant le tribunal spécial qui doit le juger pour trahison.

L’ancien dirigeant militaire juge « illégal » ce tribunal spécial et se repose dans un hôpital militaire depuis son malaise cardiaque de la semaine dernière alors qu’il était en route vers la cour.

AFP

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