Banques : du concours à la complicité
Semaine du jeudi 11 mars 2004 - n°2053 - Economie
Si Parmalat a pu faire longtemps illusion, c’est grâce au soutien des banques, initiatrices, bénéficiaires et rarement victimes de cette fuite en avant.
Connivence surprenante tant il est difficile d’imaginer que les établissements qui ont joué un rôle actif dans le placement des titres obligataires n’aient pas connu sa vulnérabilité.
Cette aberration n’a cependant gêné ni Capitalia (dont le patron, administrateur du groupe, lui demandait de racheter au prix fort les firmes déficitaires qui plombaient son propre bilan). Ni Banca Intesa (360 millions d’« exposition »).
Même aveuglement des banques étrangères. De la Deutsche Bank, actionnaire direct du groupe à la Bank of America (dont un ex-dirigeant a admis avoir détourné à lui seul 27 millions de dollars), en passant par JP Morgan et Citigroup, elles ont placé 80% des émissions d’obligations dont la valeur réelle déclinait avec le temps, se défaussant finalement sur les épargnants naïfs ou ignorants.
Marcelle Padovani Jean-Gabriel Fredet
© Le Nouvel Observateur
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