Jean Quatremer : « Je dis MERCI Fabiola ! »

Dimanche 13 janvier 2013

Jean Quatremer : « Je dis MERCI Fabiola ! »

Dorian de Meeûs

Mis en ligne le 12/01/2013

Extrait de l’article mis en ligne sur le site de la Libre Belgique :

Le fiscaliste belge Thierry Afschrift nous affirmait récemment que « ce n’est pas la Belgique qui est un paradis fiscal, c’est la France qui est un enfer fiscal ».

Non, il suffit de comparer l’imposition du travail qui est nettement plus lourde en Belgique. La grande différence est que la France impose de la même façon les revenus du capital et du travail. Pour les travailleurs belges, l’enfer fiscal est ici ! Et en termes de fiscalité, la reine Fabiola vient de rendre un grand service à la Belgique…

Où voulez-vous en venir ?

Je dis MERCI Fabiola ! La reine Fabiola n’a pas planqué son argent en Suisse ou aux îles Caïman. Comme de nombreux citoyens, elle n’a fait qu’utiliser le système fiscal belge. Ce sont les Belges, et les politiques qui s’en étonnent aujourd’hui, qui ont voté des lois qui permettent d’échapper à l’impôt. On va jusqu’à reprocher à la reine Fabiola d’utiliser la législation belge, alors qu’elle reste totalement dans le cadre de la loi pour optimiser sa succession privée. Ce n’est pas de l’argent public. Elle fait comme tout le monde en Belgique ! Mais attendez, si ça vous choque, changez la loi. D’autres disent que ce n’est pas moral. Si ce n’est pas moral, changez la loi. On n’a aucune raison de s’en prendre à la reine Fabiola. Elle est le reflet des Belges, qui feraient mieux de s’en prendre à leur fiscalité.

Toujours sur le plan fiscal, le commissaire européen Karel De Gucht est accusé de fraude fiscale en Belgique. A la Commission, on trouve normal qu’il puisse rester à sa place ?

Ce qui est clair, c’est qu’il y a une étrange omerta qui règne sur l’affaire De Gucht. C’est le plus frappant, on n’en parle quasiment pas. Alors que dans cette affaire, il devrait en tirer les conséquences et se mettre en congé de la Commission le temps de régler son problème fiscal vis-à-vis de l’Etat belge. Il y a quelque chose de choquant dans le fait qu’un commissaire puisse continuer à représenter l’Europe dans ces conditions.

Pourquoi une omerta ?

C’est très surprenant ! Je crois que l’affaire est très belgo-belge. Sans doute que la presse internationale ne s’y est pas encore intéressée par manque de temps. Les correspondants européens sont complètement concentrés sur la crise de la zone euro. Lire la suite.

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