Une aide européenne à Chypre profiterait à l’argent sale russe

Lundi 5 novembre 2012

Une aide européenne à Chypre profiterait à l’argent sale russe

05/11 | 16:05

Une aide européenne à Chypre profiterait tout particulièrement à des oligarques russes et des mafieux qui blanchissent leur argent, selon le magazine allemand Der Spiegel, qui cite un rapport des services de renseignements allemands (BND).

« Ce sont surtout les riches Russes, qui ont placé leur argent sale sur l’île méditerranéenne, qui profiteraient de l’aide » européenne, écrit l’hebdomadaire paru lundi, soulignant les réticences de l’opposition social-démocrate allemande à approuver un plan de sauvetage pour Chypre pour cette raison.

De nombreux hommes d’affaires russes, appâtés par des niveaux de prélèvement fiscaux moindre —même si Chypre a quelque peu perdu sa réputation de paradis fiscal depuis son entrée dans l’UE en 2004—, ont placé des montants importants dans les banques chypriotes, selon Der Spiegel.

Au total, 21 milliards d’euros ont été investis à Chypre en 2011 par ces oligarques russes, soit plus que le PIB annuel dégagé par l’île (17,8 milliards d’euros), poursuit le magazine, citant des chiffres du BND.

« Les Russes aiment Chypre pas seulement pour sa météo. Là-bas, les boîtes aux lettres sont encore anonymes, les banques se taisent et les impôts sont bas », écrit l’hebdomadaire, soulignant la facilité avec laquelle l’île leur octroie la nationalité chypriote.

« Un plan d’aide pour Chypre contient un potentiel de critique considérable », selon un membre du gouvernement allemand, cité par le magazine qui souligne que la clémence européenne contrasterait alors avec le discours sévère tenu vis-à-vis de la Grèce qui peine à mettre en œuvre toutes les réformes qui lui sont réclamées.

Lundi matin, lors d’un point presse régulier, le porte-parole du ministère allemand des Finances a déclaré que la question du blanchiment de l’argent sale serait abordée dans les négociations que mène Chypre avec la troïka (FMI, UE, BCE) pour obtenir un plan de sauvetage d’un montant de 10 milliards d’euros.

Interrogées sur ces informations, la BCE et la Commission européenne n’ont pas souhaité commenter. « Plus largement, le blanchiment d’argent est évidemment quelque chose que la Commission prend très au sérieux », a déclaré à l’AFP une porte-parole de la Commission européenne.

Copyright © 2010 AFP.

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