Londres vend son âme fiscale pour 6 milliards d’euros

Vendredi 26 août 2011

Londres vend son âme fiscale pour 6 milliards d’euros

Fiscalité - 25/08/2011 | 20:36 - 625 mots

Un traité entre le Royaume-Uni et la Suisse permettra de récupérer l’argent des résidents britanniques qui ont des comptes bancaires secrets. Mais ils conserveront l’anonymat. Et cela risque de faire dérailler les négociations fiscales paneuropéennes.

Extraits de l’article mis en ligne sur le site du journal La Tribune :

Réalisme anglo-saxon, ou mise à la poubelle des principes fiscaux les plus élémentaires ? La Suisse et le Royaume-Uni viennent de signer un traité fiscal qui fera date (voir ici l’annonce en anglais), juste après un accord similaire entre l’Allemagne et la Suisse.

Au premier abord, c’est une vraie avancée contre l’évasion fiscale. La Suisse accepte de ponctionner directement les comptes des résidents britanniques, à partir de 2013. Et les taux ne sont pas purement symboliques : 27% pour les gains en capitaux, 48% pour les rendements de placements financiers. De plus, pour pénaliser les tricheurs, l’argent qui se trouve actuellement sur les comptes suisses sera prélevé entre 18% et 34% (suivant les sommes et la durée de vie du compte). C’est beaucoup, parce que c’est une imposition sur l’ensemble de l’argent dans le compte, pas sur les revenus qu’il génère.

Alors, pourquoi le Royaume-Uni a-t-il accepté de signer avec la Suisse ? Selon Richard Murphy, un militant anti-évasion fiscal très connu en Grande-Bretagne, c’est pour éviter que la directive européenne ne s’applique aux paradis fiscaux britanniques (îles Caïmans, Jersey, Guernesey, île de Man…). Bref, Londres protège ainsi ses propres paradis fiscaux, et au passage la City, où se trouve toute l’industrie financière et juridique dédiée à l’évasion fiscale. John Christensen, autre militant, qui connaît bien Richard Murphy, confirme : « j’ai parlé à des officiels de l’Union Européenne et ils me disent que le Royaume-Uni ne veut pas signer cette directive. »

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