Clearstream : Denis Robert, relaxé au nom de la liberté d’expression

Jeudi 28 janvier 2010

Clearstream : Denis Robert, relaxé au nom de la liberté d’expression

Le tribunal correctionnel de Paris, qui a relaxé jeudi Denis Robert dans l’affaire Clearstream, a jugé que les poursuites contre le journaliste étaient incompatibles avec la Convention européenne des Droits de l’homme (CEDH) garantissant la liberté d’expression.

AFP - le 28 janvier 2010, 17h09

Le journaliste-enquêteur était poursuivi pour avoir recelé les listings bancaires authentiques de Clearstream que lui avait fournis l’auditeur Florian Bourges.

Pensant que cela pourrait l’aider dans son enquête sur Clearstream, il les avait remis au mathématicien Imad Lahoud, qui les a ensuite falsifiés et y a ajouté des noms de personnalités, dont celui de Nicolas Sarkozy, afin de faire croire que ces personnes détenaient des comptes occultes à l’étranger.

Les poursuites « apparaissent incompatibles avec le respect du principe instauré par l’article 10 de la CEDH garantissant au journaliste (…) la liberté d’exercer son activité d’information du public », estime le tribunal correctionnel de Paris dans son jugement.

Cet article de la convention garantit « la liberté d’expression », comprenant « la liberté de recevoir ou communiquer des informations ».

« Je suis content mais pas euphorique non plus car c’était quand même une épreuve tout ça », a déclaré le journaliste sur i-TELE à l’issue du jugement.

L’affaire Clearstream est « une folie médiatique, une folie politique, et c’était une folie judiciaire, et là la justice vient de passer, donc il y a un espèce de moment, je pense, d’apaisement dans tout ça », a-t-il ajouté.

Le Syndicat national des Journalistes (SNJ), qui avait soutenu Denis Robert tout au long de l’instruction, s’est félicité de la décision du tribunal.

Le procès de Denis Robert était « le procès du journalisme d’investigation et la justice ne s’y est pas trompée » en le relaxant, a estimé le SNJ.

Cette décision « rend son honneur professionnel à un confrère dont le seul crime était d’avoir enquêté avec opiniâtreté et courage, dans le but de révéler aux citoyens les dessous des transactions financières internationales », ajoute le syndicat.

Dans un de ses ouvrages, le journaliste avait imputé à Clearstream un rôle dans le blanchiment d’argent sale, accusations pour lesquelles il a été à plusieurs reprises condamné pour diffamation et pour lesquelles il s’est pourvu en cassation.

© AFP

Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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