Nouvelles enquêtes internationales contre Total

Mardi 15 mai 2007 — Dernier ajout vendredi 18 mai 2007

Nouvelles enquêtes internationales contre Total

ÉRIC DECOUTY.

Publié le 17 janvier 2007

Actualisé le 17 janvier 2007 : 07h32

Le parquet de Paris a ouvert deux procédures sur des marchés au Cameroun et en Iran.

APRÈS l’affaire « Pétrole contre nourriture », la justice française vient d’ouvrir deux nouveaux dossiers impliquant le groupe Total. Le lundi 8 janvier, le procureur de la République de Paris a lancé une enquête préliminaire pour « corruption d’agents publics étrangers » visant l’exploitation et de commercialisation du pétrole camerounais. Les investigations confiées à la brigade financière de la préfecture de police font suite à une dénonciation, à la fin de l’année dernière, de Tracfin la cellule antiblanchiment de Bercy.

Les limiers du ministère des Finances ont en effet mis au jour d’importants mouvements financiers suspects impliquant notamment la Société nationale des hydrocarbures du Cameroun (SNH). Dans un rapport transmis avant Noël à la Chancellerie, les services du procureur de la République de Paris, concluent que cette enquête - dans laquelle sont déjà cités la BNP-Paribas et le Crédit lyonnais - est « susceptible de mettre en cause la société Total ».

Suspectant des versements de commissions occultes ou de blanchiment de capitaux, la justice française devrait vérifier les rôles joués dans le négoce du pétrole par Total via une filiale de la SNH, dénommée Tradex et d’une im­portante société pétrolière suisse Addax.

Parallèlement au dossier ca­me­rounais, le parquet de Paris a ouvert en décembre, une information judiciaire pour « abus de biens sociaux » et « corruption d’agents publics étrangers » confiée aux juges du pôle financier, Philippe Courroye et Xavière Simeoni.

60 millions d’euros de fonds suspects

L’enquête vise cette fois un contrat signé en 1997 par Total avec la Société pétrolière nationale iranienne NIOC pour l’ex­ploi­tation d’un champ gazier baptisé South Pars, au large des côtes iraniennes, près de la frontière maritime avec le Qatar. Total est associé dans cette opération avec le russe Gazprom, et le malaisien Petronas. La justice soupçonne Total d’avoir versé des commissions occultes liées au marché iranien entre 1996 et 2003.

Cette nouvelle procédure est en réalité la conséquence d’une autre enquête conduite depuis plus d’un an par un juge de Genève sur ce même contrat. La Suisse qui a ouvert une enquête pour « blanchiment » a retrouvé environ 60 millions d’euros de fonds suspects qui auraient transité sur deux comptes ouverts au nom d’un intermédiaire qui aurait fait transiter des commissions vers l’Iran. De source judiciaire helvétique, on explique qu’une partie de ces fonds aurait pu bénéficier à des proches de l’ancien président iranien Hachemi Rafsanjani.

Alors qu’une série de perquisitions sont d’ores et déjà attendues, le groupe Total se refuse pour l’instant à tout commentaire sur ces affaires.

© Le Figaro

Publié avec l’aimable autorisation du journal Le Figaro.

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