Reportage
Andorre, gentil paradis fiscal rattrapé par la crise financière
LE MONDE | 24.03.09 | 14h54 • Mis à jour le 24.03.09 | 16h42
ANDORRE-LA-VIEILLE ENVOYÉ SPÉCIAL
« Un dépôt régulier de 30 000 euros par mois et en liquide ? » La proposition enchante Maria S., chargée de clientèle au Banco Privada de Andorra, à Andorre-la- Vieille, capitale de la principauté pyrénéenne dont le président de la République française est le co-prince. L’inconnu que vous étiez il y a une minute encore a été invité dans un bureau anonyme mais confortable ; il s’est vu proposer une tasse de café et un - très - léger questionnaire.
Vous vous inventez alors une profession libérale (prothésiste ou avocat) et un lieu de résidence proche (Toulouse) et Maria vous félicite de placer loin des griffes du fisc français le fruit de votre travail. Maria répond volontiers à vos questions. Non, la banque n’héberge pas les comptes de trafiquants de drogue. « En trente ans de carrière je n’en ai jamais vu, dit-elle. Si vous me parliez de déposer 1 million d’euros par jour, la décision dépendrait du conseil d’administration. Et ils diraient non ! Nous connaissons tous nos clients. »