Andorre veut « sortir de la liste des paradis fiscaux »

Dimanche 8 février 2009

Andorre veut « sortir de la liste des paradis fiscaux »

ANDORRE-LA-VIEILLE (AFP) — Le chef du gouvernement andorran, Albert Pintat, a réaffirmé vendredi que la principauté voulait « sortir de la liste des paradis fiscaux », après les déclarations jeudi du président Nicolas Sarkozy affirmant vouloir « revoir les relations » avec Andorre.

« Le gouvernement travaille d’arrache-pied pour sortir de la liste des paradis fiscaux de l’OCDE » (Organisation de coopération et de développement économiques), a affirmé M. Pintat.

« Une des priorités est justement de faire en sorte que l’Andorre ne soit plus considérée comme un paradis fiscal, surtout pour des pays voisins comme la France et l’Espagne, et vise à travailler directement avec ces gouvernements pour que cela soit possible », a-t-il souligné.

Jeudi soir, lors de son intervention télévisée, M. Sarkozy, évoquant la question des paradis fiscaux, avait souhaité « revoir les relations » de la France avec Andorre et Monaco.

Le président de la République française est co-prince de la principauté d’Andorre avec l’évêque d’Urgell en Espagne.

« Cela m’amènera à revoir nos relations avec Andorre, à poser la question de nos relations avec Monaco, qui par ailleurs n’est pas un paradis fiscal, mais enfin il y a des choses que nous devons préciser », a déclaré M. Sarkozy.

« Nous irons avec Mme Merkel (la chancelière allemande) au sommet de Londres le 2 avril pour obtenir des décisions structurelles », a-t-il ajouté.

Vendredi, M. Pintat a déclaré interpréter positivement les propos du chef de l’Etat français. « Le co-prince (M. Sarkozy, ndlr) a mentionné l’Andorre car il sait que l’on travaille dur pour que le 2 avril à Londres, l’Andorre ait déjà un dossier prêt », a-t-il dit.

Par ailleurs, a-t-on appris de source officielle à Andorre-la-Vieille, le ministre andorran des Finances, Ferran Mirapeix, se trouvait ce vendredi à Paris « pour parler de cette question avec le chef du cabinet de l’Elysée et le représentant personnel du co-prince, Christian Frémont ».

L’Andorre, principauté de 468 km2 située dans les Pyrénées entre l’Espagne et la France, compte plus de 80.000 habitants et s’est dotée de sa première constitution en 1993 par référendum. Le chef du gouvernement -actuellement le libéral Albert Pintat- est nommé par un conseil général (Parlement) de 28 membres.

Dans un rapport en juillet dernier, le Conseil de l’Europe à Strasbourg avait souligné que le système andorran de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme comportait toujours « d’importantes lacunes » et n’avait connu aucune réforme majeure depuis la dernière évaluation en 2002.

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Publié avec l’aimable autorisation de l’Agence France Presse.

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