Vaille que vaille : La Presse et les paradis fiscaux

Lundi 1er février 2016

Vaille que vaille : La Presse et les paradis fiscaux

Publication : 29/01/2016 12:01 EST Mis à jour : 29/01/2016 12:01 EST

C’est à croire que le traitement que fait le quotidien La Presse des paradis fiscaux est à géométrie variable. Quand il s’agit de faire cas de la présence passée de Québecor ou de Québecor World dans les paradis fiscaux, quitte à réchauffer une information connue depuis longtemps pour mettre dans l’embarras l’ancien concurrent commercial devenu concurrent politique, l’enjeu apparaît névralgique.

Toutefois, lorsqu’il s’agit d’en faire un enjeu de société large valant comme modèle explicatif de la crise financière et économique contemporaine, des scribes sont appelés en renfort pour étouffer la question.

Il est certes impératif de signaler le passé offshore des principales têtes d’affiche politiques à Québec : Pierre Karl Péladeau comme ancien gestionnaire de Québecor et Philippe Couillard comme médecin devant sa formation aux contribuables québécois, mais inscrivant son trésor personnel à Jersey, sans parler de François Legault, qui a fondé la Coalition Avenir Québec avec Charles Sirois, un administrateur de la CIBC lorsque celui-ci se vantait de délocaliser à l’étranger des actifs aux fins de l’évitement fiscal (et Monsieur Legault, Monsieur Legault, s’il vous plaît, quelle entité d’Air Transat sous votre gouverne détenait les droits de propriété intellectuelle et d’utilisation de la marque « Air Transat » et dans quelle législation était-elle située… Monsieur Legault, s’il vous plaît…).

[…] En tout état de cause, La Presse semble à l’aise avec la question offshore lorsqu’elle la réduit à une affaire bien provinciale. Si vient le temps d’aborder le problème sur un mode global et systémique, le même quotidien s’empresse, au contraire, à inhiber toute prise de conscience publique.

Soudainement, la reconnaissance du caractère scandaleusement injustifiable des paradis fiscaux et l’analyse des conséquences délétères de l’activité de banques et industries s’y présentent comme aberrantes. Lorsqu’ils ne la maîtrisent pas, la question des paradis fiscaux rend nerveux les idéologues. Lire la suite.

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