Soupçons de fraude fiscale : perquisition en cours au siège français du cabinet américain McKinsey

Mardi 24 mai 2022

Soupçons de fraude fiscale : perquisition en cours au siège français du cabinet américain McKinsey

Agence France-Presse 24 mai 2022 à 14h31

Une perquisition était en cours mardi au siège français du cabinet de conseil américain McKinsey à Paris, dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte en mars pour blanchiment aggravé de fraude fiscale, a indiqué le parquet national financier sollicité par l’AFP.

Des journalistes de l’AFP ont constaté, mardi en milieu de journée, la présence de policiers munis de brassards des douanes à l’accueil du siège de McKinsey.

L’enquête fait suite à un rapport de la commission d’enquête du Sénat sur l’influence des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques lors du premier quinquennat du président français Emmanuel Macron.

Les entités françaises du cabinet McKinsey y étaient accusées d’avoir mis en place un montage fiscal leur permettant de ne verser aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.

Dans ce rapport remis le 16 mars, la commission d’enquête assurait également que les contrats passés entre l’Etat et plusieurs cabinets de conseil avaient « plus que doublé » entre 2018 et 2021, atteignant un montant record de plus d’un milliard d’euros l’an passé.

McKinsey s’est défendu en affirmant respecter les règles fiscales françaises, précisant qu’une de ses filiales avait payé l’impôt sur les sociétés pendant six ans sur la période évoquée par le Sénat.

Les révélations de la commission d’enquête avaient suscité pendant la campagne présidentielle de vives polémiques sur l’utilisation des fonds publics.

L’opposition avait réclamé de manière répétée l’ouverture d’une enquête sur ce qu’elle considère comme du favoritisme dont la majorité présidentielle ferait preuve au profit de ce cabinet, dont certains membres ont pu œuvrer en faveur de M. Macron et de son cercle, notamment lors de la présidentielle 2017.

Interrogé fin mars sur ce dossier, Emmanuel Macron avait estimé que le non-paiement de l’impôt sur les sociétés par McKinsey s’expliquait par les règles fiscales en vigueur.

« S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », avait-il rétorqué à ceux qui lui reprochaient ces nombreux contrats.

L’ouverture d’une enquête avait été annoncée le 6 avril, quatre jours avant le premier tour de l’élection présidentielle, qui a vu la réélection de M. Macron.

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