Rajoy et la droite espagnole doivent rendre des comptes

Mercredi 23 janvier 2013

Rajoy et la droite espagnole doivent rendre des comptes

Par Mathieu de Taillac Mis à jour le 22/01/2013 à 23:56 | publié le 22/01/2013 à 14:52

Le scandale des rétrocommissions qui arrosaient abondamment les membres du PP a pris tant d’ampleur que le chef du gouvernement et président du Parti populaire ont dû commander un audit interne.

Envoyé spécial à Madrid

Le parti actuellement au pouvoir en Espagne a-t-il fonctionné pendant vingt ans sur la base de la fraude fiscale, du financement occulte et de la corruption ? C’est la question que posent la presse, l’opposition et les électeurs au Parti populaire (PP, droite), la formation que préside le chef du gouvernement, Mariano Rajoy. Et, face à cette lourde interrogation, les dirigeants du PP répondent pour le moment par trois mots : « No me consta », autrement dit, « Non, pour autant que je sache ».

La formule est évasive. Les accusations contre le PP, pourtant, sont lourdes. Elles mettent en péril la légitimité de Rajoy, déjà largement entamée par la crise et l’impopularité de sa politique d’austérité. L’affaire commence la semaine dernière, lorsque la justice fait état de l’existence d’un compte en banque détenu en Suisse par l’ex-trésorier du parti, Luis Bárcenas. Sur ce compte ont transité 22 millions d’euros, alors que Bárcenas était encore trésorier et que le PP était secoué par l’affaire Gürtel, un vaste scandale de corruption.

Des liasses de billets qui ont échappé au fisc

Le PP a d’abord tenté de prendre ses distances avec Bárcenas, remercié en 2010 après son implication dans l’affaire Gürtel. Mais, vendredi dernier, un nouveau scandale a éclaté. Selon le journal El Mundo , qui cite « cinq sources solides appartenant aux directions successives du PP », le trésorier a versé pendant 20 ans des « compléments de salaire » aux principaux dirigeants du parti. Des sommes oscillant entre 5000 et 15.000 euros mensuels, et remises en liquide dans des enveloppes distribuées par Bárcenas. De l’argent provenant de commissions versées par plusieurs entreprises de BTP lors de contrats publics ou à l’occasion de travaux réalisés dans les immeubles du PP, explique le quotidien ; des liasses de billets qui, évidemment, auraient échappé au fisc.

Le pire est que, visiblement, ces révélations n’étonnent personne à Madrid. Lire la suite sur le site du journal Le Figaro.

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