Qui sont ces fonds offshore derrière les sulfureuses obligations hybrides ?

Mardi 18 octobre 2022

Décryptage

Qui sont ces fonds offshore derrière les sulfureuses obligations hybrides ?

Il y a dix ans, les « equity lines » ou OCABSA (Obligations convertibles en cctions avec bons de souscription en actions) étaient l’apanage des banques. En raison des contraintes de Bâle III, des fonds d’investissement, comme Negma et ABO, ont pris la relève. Fustigés car ils gagnent de l’argent, là où l’épargnant en perd, ils mettent en avant leur utilité publique.

Par Laurence Boisseau Publié le 17 oct. 2022 à 17:35Mis à jour le 17 oct. 2022 à 18:18

Qui pour financer des petites entreprises en situation dégradée qui n’ont plus du tout accès au crédit ? Personne : hormis des fonds d’investissement, la plupart du temps « offshore », domiciliés dans les Caraïbes ou à Dubaï, et non régulés. Très critiqués par l’Autorité des marchés financiers (AMF), ces fonds mettent en place des financements de la dernière chance via des OCABSA (Obligations convertibles en actions avec bons de souscription en actions) ou « equity lines » en anglais, qui provoquent une forte dilution (en échange d’argent frais, les sociétés émettent des actions au profit des fonds), et lèsent les minoritaires.

Il y a dix ans, ces techniques de financements étaient l’apanage des banques . Société Générale, qui a réalisé la première equity line en France en 2002 en finançant la biotech Genset , a longtemps été leader sur ce segment. Crédit Agricole CIB et BNP Paribas en ont fait aussi. « Mais avec l’entrée en vigueur de la réglementation Bâle III, ces opérations ont nécessité de provisionner beaucoup de fonds propres pour faire face au risque, et les banques ont préféré sortir de ce marché en 2015-2016. C’est alors que des fonds d’investissement ont pris la relève », indique un fin connaisseur du marché. Lire la suite.

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