Paradis fiscaux : le Québec peut agir

Dimanche 18 septembre 2016

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Paradis fiscaux : le Québec peut agir

Publié le vendredi 16 septembre 2016 à 23 h 36

J’ai vu certains élus peu informés, peu intéressés, peu enclins à vouloir fouiller plus à fond la question des paradis fiscaux, jeudi, à l’Assemblée nationale.

Un texte de Gérald Fillion

Devant eux ont défilé des experts articulés, précis, passionnants : Marwah Rizqy, de l’Université de Sherbrooke, André Lareau, de l’Université Laval, et Alain Deneault, chercheur sur la question des paradis fiscaux et le rôle social des multinationales depuis plusieurs années.

Les experts sont venus dire clairement aux élus québécois : vous avez le pouvoir d’agir. Le Québec est souverain sur le plan fiscal et peut adopter des lois et règlements pour réduire les effets désastreux de l’évitement fiscal et des paradis fiscaux sur son économie.

On ne peut plus dire : c’est à Ottawa d’agir, c’est fédéral. C’est la réponse facile, à leur avis.

[…] Alain Deneault, chercheur et auteur de plusieurs livres sur les paradis fiscaux, à RDI économie jeudi soir

« J’ai très clairement l’impression qu’au gouvernement fédéral, depuis des décennies, on est complice. On a aménagé un système qui favorise l’establishment financier.

« En ce qui concerne le gouvernement du Québec, on a laissé faire, c’est-à-dire qu’on avait, d’une part, une famille politique qui était indépendantiste et qui attendait le grand soir avant de s’attaquer à ce genre d’enjeux, en disant que c’était de la prérogative du gouvernement fédéral, et, d’autre part, on a une mouvance qui se dit fédéraliste mais qui, en réalité, est provincialiste, qui s’en tient aux paramètres de sa petite province et qui gère, à la petite semaine, des déficits, en fait.

«  J’ai l’impression qu’aujourd’hui, à Québec, on découvre le problème. Chez certains, ça semble sincère. On se rend compte que le problème est grave, que le Québec paie le gros prix parce que l’évitement fiscal se calcule en dizaines de milliards de dollars au Canada, c’est très, très grave. La Barbade est le deuxième pays où les entreprises investissent le plus !

« On se rend compte que le transfert vers les provinces de la part du gouvernement fédéral n’est pas à la hauteur de ce qu’on est en droit d’attendre, parce que le gouvernement fédéral lui-même dit qu’il n’a pas d’argent et tout ça s’explique par le fait que des entreprises, multinationales en particulier, parviennent à contourner le fisc, et on en paie le fort prix aujourd’hui. » Lire la suite.

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